Opep : avec le décès de Mohammed Barkindo, l’industrie pétrolière perd une « icône »

Le secteur pétrolier international est en deuil. Le Nigérian Mohammed Barkindo, secrétaire général de l’Opep, est décédé mardi soir. Quelques heures plutôt, il ouvrait un forum pétrolier international à Abuja et rencontrait le président Muhammadu Buhari. Retour sur le parcours d’un expert de l’or noir.

Alhaji Mohammed Sanusi Barkindo, secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s’est éteint mardi soir à l’âge de 63 ans à Abuja, annonce l’Opep dans un communiqué. Le leader nigérian séjournait dans son pays natal pour prendre part à la 21è édition de la Conférence et exposition sur le gaz et le pétrole du Nigeria, qu’il a d’ailleurs ouvert, en qualité de président honoraire Le même jour, il était reçu en audience par le président Muhammadu Buhari.

Une trentaine d’années à l’Opep

A la tête de l’Opep depuis août 2016, ce natif de Yola -à l’est du Nigeria- était considéré comme « le choix de la neutralité », au moment où l’Arabie Saoudite, l’Iran et l’Irak entretenaient des tensions, car cherchant à réguler la production pour faire grimper les cours du pétrole. Plus personnellement, sa nomination est la consécration d’un long parcours dans les couloirs et à la table de décisions de l’Opep où il commence à participer au conseil de l’organisation au milieu des années 1980, avant d’y devenir le représentant de son pays. L’Opep regrette le départ d’« une véritable icône » qui a su manager « avec succès » deux crises de l’industrie pétrolière d’abord entre 2015 et 2016, puis entre 2020 et 2021 suite à la pandémie de Covid-19.

Un expert de l’or noir

Expert de l’or noir, Barkindo était diplômé en économie pétrolière de l’école spécialisée de l’Université d’Oxford et titulaire d’une maitrise en administration des affaires de l’Université Sud-Est à Washington. Les 23 premières années de sa carrière, il les passera de manière discontinue à gravir les échelons au sein de la compagnie nationale pétrolière nigériane (NNPC) qu’il finira par diriger à partir de 2009.

Dans le parapublic, il a notamment été pendant quatre ans aux manettes de la Nigerian Liquefied Natural Gas Company, une co-entreprise entre la compagnie pétrolière nationale, le français Total, l’italien ENI et l’anglo-néerlandais Shell Gas.

Homme discret qui ne s’autorisait les sorties médiatiques qu’en temps opportun, Mohammed Barkindo était connu à la fois pour son engagement face aux changements climatiques dans son pays, mais aussi pour défendre la nécessité pour les pays africains de tirer parti de leurs ressources énergétiques. Réagissant en mars dernier au projet d’arrêt du financement des énergies fossiles porté par une vingtaine de gouvernements et institutions majoritairement occidentales, il alertait : « ce serait une tragédie aux proportions inimaginables si, malgré les milliards de dollars investis dans ces ressources, celles-ci allaient vers l’ouest en tant qu’actifs bloqués ».

Depuis ce matin, les hommages affluent. Luay al-Khatteeb, ancien ministre irakien et ami de Barkindo salue « une figure imposante de l’industrie pétrolière ».

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