La centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle est prévue de redémarrer cet hiver, annonce le ministère de la Transition énergétique. Le site était prévu d’être définitivement fermé cette année.
La décision n’est pas une surprise totale: le gouvernement n’avait pas exclu, lors de la fermeture de la centrale le 31 mars dernier, de la redémarrer ponctuellement pour sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité qui subit les conséquences du conflit en Ukraine mais aussi des déboires rencontrés par le parc nucléaire d’EDF.
« En dessous d’1% d’électricité produite par le charbon »
Ce redémarrage « s’inscrit dans le plan de fermeture », a toutefois indiqué le ministère qui précise que l’engagement d’Emmanuel Macron de fermer l’ensemble des centrales à charbon en France « demeure inchangé ».
En conséquence, « un décret va être mis en consultation pour organiser cette possibilité d’un fonctionnement l’hiver prochain ». Il comprendra des « contreparties environnementales » car ce redémarrage doit être neutre pour l’environnement, l’exploitant s’engageant sur « des projets de reforestation par exemple », selon le ministère.
Le gouvernement prévoit aussi d’intégrer des « ajustements législatifs » cet été dans le projet de loi pouvoir d’achat pour que le plan social concernant la centrale ne soit pas annulé, « ce qui montre la résolution du gouvernement à fermer définitivement cette centrale à charbon ».
L’option de rappeler d’anciens salariés
Lors de sa fermeture, 87 salariés travaillaient encore dans la centrale Emile Huchet. La moitié sont depuis partis en retraite. Pour faire tourner la centrale, environ 70 personnes sont nécessaires, selon son directeur Philippe Lenglart qui confiait à l’AFP en mars avoir l’intention de rappeler d’anciens salariés plutôt que de recruter en cas de besoin cet hiver.
En France, la centrale de Saint-Avold fait partie des deux dernières centrales à charbon encore raccordées au réseau électrique, après les mises à l’arrêt des centrales du Havre et de Gardanne, en Provence. La seconde encore en activité est celle de Cordemais, située en Loire-Atlantique. Celle-ci aussi devait cesser son activité en 2022, afin de respecter la promesse d’Emmanuel Macron de fermer toutes les centrales à charbon de France d’ici la fin de son mandat. Mais, il y a quelques mois, sa fermeture a été reportée à 2024, voire 2026. Un projet de reconversion a été abandonné par EDF tandis que RTE estime que le soutien de la centrale au réseau est nécessaire alors que la région pâtit des onze années de retard cumulées sur le chantier de l’EPR de Flamanville.