La levée réussie en partenariat avec le fonds sud-africain Gaia Fund Managers permettra d’accompagner les entreprises africaines de taille moyenne qui visent à réduire leur empreinte carbone.
Helios, la plus grande société d’investissement privé axée sur l’Afrique, vient de lever quelque 200 millions de dollars de la part de huit institutions étatiques dans le cadre d’une première étape visant à créer le plus grand fonds climatique axé sur l’Afrique.
La société sud-africaine Gaia a confirmé ce mercredi avoir obtenu 50 millions de dollars d’engagements pour son fonds climatique Gaia Africa basé au Luxembourg, avec l’objectif de lever à terme quelque 200 millions de dollars.
« L’Afrique doit combler un important déficit de financement pour réaliser sa transition climatique et les opportunités d’investissement considérables qu’elle présente », a déclaré Ross Ferguson, responsable du programme d’investissement Mobilist du ministère britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, dans un communiqué.
400 millions de dollars pour des entreprises de taille moyenne
Le fonds d’Helios pour le climat, l’accès à l’énergie et la résilience, connu sous le nom de Clear, a un objectif de lever de 400 millions de dollars, ce qui en ferait le plus grand fonds climatique axé sur l’Afrique. Son financement initial provient du Foreign, Commonwealth & Development Office, l’agence britannique de développement international, et de l’unité InfraCo Africa Ltd. du Private Infrastructure Development Group, basé à Londres. Des groupes tels que la Banque européenne d’investissement, le British International Investment, la Banque néerlandaise de développement et le Fonds suisse d’investissement pour les marchés émergents ont également engagé des fonds.
Le fonds d’Helios (Clear) investira dans des entreprises africaines spécialisées dans les énergies vertes, les transports et l’agriculture, ainsi que dans le recyclage et l’utilisation efficace des ressources.
« Le fonds Clear soutenu par le Royaume-Uni est le premier du genre à investir dans des entreprises africaines de taille moyenne qui cherchent à éviter et à réduire les émissions de carbone », a déclaré Anneliese Dodds, ministre britannique du Développement, via un communiqué.
Le fonds de Gaia quant à lui fonctionnera comme une « yieldco » (véhicule d’investissements) qui investit dans des infrastructures ou des centrales d’énergies renouvelables en Afrique subsaharienne déjà opérationnelle, tout en offrant des flux de trésorerie disponible stables.
Des opportunités d’investissement évaluées à 193 milliards de dollars
D’après les conclusions d’une étude commandée par le sud-africain Revego Fund Managers et le programme britannique MOBILIST et publiée la semaine dernière par le cabinet de conseil international Wood Mackenzie, les opportunités d’investissement dans les énergies renouvelables en Afrique représentent un potentiel de 193 milliards de dollars d’ici 2031. Toutefois, la réalisation de ce potentiel nécessitera, selon l’étude, l’accès à des modèles de financement innovants et à un marché financier secondaire solide pour notamment recycler les capitaux disponibles.
Si l’Afrique représente près de 20 % de la population mondiale, l’étude montre que le continent n’attire actuellement que 3 % des investissements mondiaux dans le domaine de l’énergie. Le problème est particulièrement aigu en Afrique subsaharienne, où le sous-investissement massif dans les infrastructures électriques a créé un manque persistant d’accès à l’électricité.
Revego, qui gère également un fonds de rendement, recherche actuellement environ 3 milliards de rands (environ 152,1 millions d’euros) pour investir dans des projets et compléter son portefeuille actuel de 2 milliards de rands (environ 101,4 millions d’euros.