Profits records pour TotalEnergies : 16 milliards de dollars en 2021

(FILES) This file photo taken on May 28, 2021 shows the new TotalEnergies logo during its unveling ceremony, at a charging station in La Defense on the outskirts of Paris. – French energy giant TotalEnergies on February 10, 2022 posted a huge 2021 profit as oil and gas prices soared, bouncing back from a loss the prior year when coronavirus pummelled the global economy. The company reported a net profit of $16 billion (14 billion euros) following a $7.2 billion loss in 2020, when oil prices crashed. (Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Alors que les prix de l’énergie flambent, Total Energies vient de dévoiler ses profits pour l’année 2021 : 16 milliards de dollars, équivalents à 13,5 milliards d’euros. Un record, après ceux déjà annoncés des autres géants pétroliers, qui suscite des critiques en France. Dans le même temps, le groupe a annoncé acquérir les activités solaires industrielles et commerciales de l’américain Sun Power, dont il est l’actionnaire majoritaire, et renoncer à un projet pétrolier dans le Golfe du Mexique.

16 milliards de dollars de bénéfice net. Ces profits dévoilés ce jeudi 10 février sont les plus élevés pour TotalEnergies depuis au moins 15 ans. Ils sont même légèrement supérieurs aux 13,2 milliards d’euros de 2007, précédente année record, même si l’évolution des taux de change rend les comparaisons malaisées. Ils font en tout cas suite à une perte historique de 7,2 milliards de dollars en 2020 en raison de la crise du Covid-19, qui avait pesé sur les cours pétroliers, et de dépréciations.

« On était entrés dans l’année 2021 prudemment, on ne savait pas où on allait en début d’année, et on a vu un environnement se retourner complètement », a commenté le PDG, Patrick Pouyanné. Et d’ajouter : « On a tiré pleinement partie de cet environnement favorable notamment sur la deuxième moitié de l’année ».

Hausse du cours des hydrocarbures et des prix du gaz

TotalEnergies a ainsi profité de la flambée des cours des hydrocarbures l’année dernière sur fond de reprise économique mondiale et de production toujours limitée de certains pays. Le baril de Brent de la mer du Nord valait ainsi 70,9 dollars le baril en 2021, contre seulement 41,8 dollars l’année précédente, et les prix du gaz ont été multipliés par 5 en Europe. La production d’hydrocarbures du groupe a pourtant reculé de 2% sur l’année.

Pour 2021, le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 205 milliards de dollars (179,4 milliards d’euros). Et le bénéfice net ajusté (qui exclut certains événements exceptionnels et sert de référence) atteint 18,1 milliards de dollars, soit une multiplication par 4,4 par rapport à 2020

Pas encore sortis, déjà critiqués

Ces énormes bénéfices, en pleine crise de l’énergie avec des coûts qui augmentent pour les ménages, ont fait l’objet de critiques avant même leur publication. En effet, la veille, le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a dénoncé des bénéfices « sur le dos des Françaises et des Français » tandis que « les factures de gaz et d’essence qui augmentent, c’est au profit des actionnaires ». Jean-Luc Mélenchon, au cours d’un meeting, a lui lancé : « Il n’y a qu’à leur prendre, tant mieux ».

De son côté, le PDG du groupe répond que TotalEnergies reverse près de 30% de sa valeur ajoutée aux États, et paie 1,9 milliard d’euros de contributions diverses en France. « Si plus de valeur était prise, ce serait soit au détriment des investissements, des salariés ou des actionnaires », a déclaré Patrick Pouyanné.

Face à la flambée actuelle des prix de l’énergie, TotalEnergies a dévoilé mercredi 9 février, la veille de la sortie de ses résultats, une remise à la pompe dans ses stations situées en zone rurale en France, ainsi qu’un « chèque gaz » de 100 euros pour ses clients gaz en situation de « précarité énergétique ». « Ce n’est pas minime », a assuré le lendemain Patrick Pouyanné face à des critiques sur cette offre. Yannick Jadot a notamment ironisé sur « la charité de Total vis-à-vis de ses consommateurs ».

Rebelote en 2022 ?

Pour 2022, les prix du pétrole pourraient « se maintenir à des niveaux élevés », estime TotalEnergie. « Après avoir atteint des plus hauts historiques au quatrième trimestre 2021, les prix du gaz restent très élevés en Europe et en Asie depuis le début de l’année 2022, portés par les incertitudes géopolitiques en Europe malgré une saison hivernale douce ». Il est néanmoins trop tôt pour affirmer si les profits atteindront de nouveau des sommets.

Le groupe, qui se diversifie de plus en plus dans les énergies vertes, précise par ailleurs qu’il allouera cette année 3,5 milliards de dollars à des investissements nets dans les énergies renouvelables et l’électricité, soit 25% de ses investissements.

BP, Chevron, Exxon, Shell : tous largement bénéficiaires

TotalEnergie n’est pas le seul à tirer un gigantesque profit du rebond pétrolier. Les autres géants du secteur ont également dévoilé leurs résultats ces dernières semaines, tous extrêmement élevés. Dès fin janvier, l’américain Chevron a lancé le bal en annonçant 15,6 milliards de dollars de bénéfice net pour 2021, alors qu’il avait perdu 5,5 milliards en 2020, et un chiffre d’affaires de 155,67 milliards d’euros. Des profits cependant inférieurs aux attentes des analystes, ce qui a entraîné une baisse de -3,3% de son action dans la foulée, qui a néanmoins retrouvé son niveau depuis. Son compatriote ExxonMobil a quant à lui fait mieux : 23 milliards de dollars de bénéfice net en 2021, pour un chiffre d’affaires de 285,6 milliards de dollars (+57% en un an).

Plus récemment, les géants britanniques ont aussi annoncé leurs profits. Shell a enregistré un bénéfice net de 20,1 milliards de dollars en 2021 (261,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit une hausse de +45%). Celui de BP ressort à 7,6 milliards de dollars, avec un chiffre d’affaires de +49% sur un an à 157,7 milliards de dollars. De bons résultats qui ont aussi suscité, à leur sortie, des appels à une taxe exceptionnelle.

ACHAT DU SOLAIRE ET DU COMMERCIAL DE SUNPOWER

TotalEnergies a annoncé jeudi acquérir les activités solaires industrielles et commerciales de l’américain SunPower, dont il est l’actionnaire majoritaire, et renoncer à un projet pétrolier dans le Golfe du Mexique. Les activités solaires décentralisées du géant de l’énergie comptent actuellement 500 MW dans le monde et cette acquisition, pour 250 millions de dollars, permettra d’accroître ses capacités de plus de 100 MW par an, précise dans un communiqué le groupe qui dispose actuellement d’une capacité brute de production d’électricité renouvelable de 10 GW. SunPower, basé dans la Silicon Valley et spécialiste des solutions de production et stockage par une même entité – pour les particuliers ou les entreprises -, se recentrera sur ses activités résidentielles. La transaction devrait être finalisée au deuxième trimestre 2022. TotalEnergies met en avant de futures « synergies » avec des projets solaires à grande échelle aux Etats-Unis, où il est présent depuis 1957, grâce à cette acquisition à 250 millions de dollars « dont 60 millions d’éventuels compléments de prix dépendant de certaines évolutions règlementaires ». Aux Etats-Unis, TotalEnergies développe plusieurs projets dans les domaines du solaire et du stockage et vise une capacité cumulée de 4 GW à l’horizon 2025, selon son communiqué. A l’échelle mondiale, le but du groupe pétrolier est de faire passer sa capacité brute de production d’origine renouvelable et de stockage de 35 GW en 2025 et 100 GW en 2030. TotalEnergies a par ailleurs annoncé jeudi son retrait du projet pétrolier de North Platte en eaux profondes dans le Golfe du Mexique, estimant disposer « dans son portefeuille mondial de meilleures opportunités d’allocation de son capital ». Le groupe qui détenait une participation de 60% dans le champ de North Platte, a « dûment notifié à son partenaire Equinor (40%) et aux autorités compétentes son retrait immédiat du projet et sa démission en tant qu’opérateur, laquelle sera effective après une période de transition pour assurer un transfert ordonné du rôle d’opérateur », précise-t-il. Avec un potentiel de plusieurs centaines de millions de barils, la découverte de North Platte avait été annoncée en décembre 2012.

(Avec AFP)

 

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