Alors que débute ce dimanche le sommet du G7, Londres, Washington, Ottawa et Tokyo ont annoncé un nouvelle sanction en réaction à la guerre menée par Moscou en Ukraine: l’arrêt d’achat d’or russe. Les revenus liés à ces ventes financent le conflit à l’instar des hydrocarbures. Néanmoins, la mesure ne s’appliquera qu’aux nouvelles extractions.
Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada et le Japon ont décidé interdire les importations d’or russe dans de nouvelles sanctions imposées en réponse à l’invasion de l’Ukraine, a annoncé dimanche Downing Street au premier jour d’un sommet du G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Canada et Japon), qui se tient durant trois jours dans le sud de Allemagne. La décision devrait être officialisée mardi.
« Ces mesures frapperont directement les oligarques russes et s’attaqueront au cœur de la machine de guerre de Poutine », a affirmé le Premier ministre britannique Boris Johnson. « Poutine dilapide ses ressources en baisse dans cette guerre inutile et barbare. Il nourrit son ego aux dépens des peuples ukrainien et russe », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.
Deuxième producteur mondial
En 2021, la Russie était le deuxième producteur aurifère mondial derrière la Chine et devant l’Australie, avec près de 331 tonnes extraites, selon le Conseil mondial de l’or (WGC). Ses exportations ont représenté près de 15 milliards d’euros en 2021, indique Downing Street. La banque centrale de Russie détient plus de 2.000 tonnes d’or, soit l’équivalent de 140 milliards de dollars, ce qui la place au cinquième rang en matière de réserves, selon le WGC.
Bannir l’or sur les marchés londoniens, un important centre financier pour les échanges de matières premières, va donc avoir « un impact énorme sur la capacité de Poutine de lever des fonds », a insisté le gouvernement britannique. Cela va en particulier frapper les élites russes qui ont pu acheter de l’or « pour tenter de contourner les sanctions occidentales », a-t-il ajouté.
Ces mesures ne concernent cependant que l’or nouvellement extrait en Russie et non celui acquis par contrat avant la mise en place de cet embargo.
Londres adopte la position la plus dure
Le Royaume-Uni a imposé parmi les sanctions les plus dures au sein du camp occidental contre la Russie depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il y a quatre mois, visant le secteur financier, le pétrole, des dizaines d’oligarques, représentant au total plus de 100 entités et 1.000 personnes.
Cette interdiction pourrait faire grimper les prix du métal jaune considéré comme une valeur refuge alors que l’inflation atteint des niveaux historiques notamment aux Etats-Unis et en Europe. Les prix ont légèrement baissé au cours du dernier mois en raison de taux d’intérêt plus élevés et de l’appréciation du dollar face aux autres devises.
Le cours de l’once d’or (31,1 grammes) évoluait vendredi autour de 1.826 dollars, en hausse de plus de 3,5%.