Sanctions : Russes et Lituaniens s’écharpent autour de l’enclave de Kaliningrad

La Lituanie a restreint le transit de marchandises russes à destination de Kaliningrad qui passe par son territoire. Moscou a réagi avec virulence et n’exclut pas des représailles à ces restrictions qui perturbe l’approvisionnement de son enclave, où sa flotte et ses missiles Iskander sont installés. Ancienne république soviétique, la Lituanie brandit le strict respect des sanctions décidées par l’Union européenne depuis le début de la guerre en Ukraine.

La tension ne retombe pas entre la Russie et les Etats baltes, en particulier la Lituanie. Moscou a reproché à Vilnius lundi d’avoir introduit pendant le week-end des restrictions sur le transit par voie ferrée de marchandises russes passant par la Lituanie en direction de Kaliningrad, une enclave stratégique et militarisée sur la mer Baltique qui appartient à la Russie mais se trouve séparée du reste du territoire russe. La flotte russe en mer Baltique mouille à Kaliningrad, où Moscou affirme avoir déployé des missiles Iskander capables de porter des têtes nucléaires.

« Nous avons réclamé (à la Lituanie, ndlr) la levée immédiate de ces restrictions », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, qualifiant ces mesures d’« hostiles ». Si le transit « n’est pas rétabli en totalité, alors la Russie se réserve le droit d’agir pour défendre ses intérêts nationaux », a-t-il mis en garde. Moscou, pour qui ces sanctions sur le transit violent un accord Russie-UE de 2002, n’a pas précisé quelles mesures de représailles étaient sur la table.

Qualifiant la situation de « désagréable, mais surmontable », le gouverneur de Kaliningrad, Anton Alikhanov, a annoncé lundi que les marchandises ne pouvant plus être acheminées par voie ferrée commenceraient à l’être par la mer « d’ici une semaine ». Selon lui, le « blocus » des Lituaniens porte sur 40% à 50%, notamment du charbon aux métaux, en passant par les matériaux de construction et des biens technologiques.

Vilnius s’abrite des sanctions européennes

De son côté, la Lituanie défend les restrictions dénoncées par Moscou comme une conséquence des sanctions prises par l’Union européenne en lien avec l’intervention militaire russe en Ukraine. « Ce n’est pas la Lituanie qui fait quoi que ce soit, ce sont les sanctions européennes qui ont commencé à fonctionner à partir du 17 juin », a déclaré le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis, lors d’un déplacement au Luxembourg.

Dans ce cadre-là, « les biens sous sanctions (…) ne seront plus autorisés à transiter par la Lituanie », a précisé le ministre qui a reçu le soutien de Kiev dans ce bras de fer, soulignant que cette mesure était appliquée conformément aux « directives de la Commission européenne ».

Cette affaire dégrade un peu plus les relations déjà glaciales entre la Russie et les Etats baltes, soutiens déclarés de Kiev depuis le début du conflit. Les anciennes républiques soviétiques lituaniennes, lettones et estoniennes ont été les premières à déclarer leur indépendance avant d’intégrer toutes trois l’Union européenne et l’Otan dont elles représentent la frontière orientale.

(Avec AFP)

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