Sayna lève 600 000 euros auprès d’Orange Ventures, Launch Africa & le Club d’investisseurs MAIC

Créée en 2018 par Matina Razafimahefa, la plateforme d’Edtech et de crowdsourcing vient de réaliser le premier seed round d’une entreprise malgache avec des venture capitalists étrangers, auprès de Launch Africa Ventures, Orange Ventures et du Club d’investisseurs MAIC. Cette levée de fonds permettra à la TPE malgache qui se transforme ainsi en startup internationale de développer ses activités dans de nouvelles géographies.

La plateforme numérique dédiée à l’emploi et à l’éducation créée il y a quatre ans, a pris un nouvel essor ces derniers jours, en levant 600 000 euros auprès des « stars de la tech », se réjouit Matina Razafimahefa, la jeune fondatrice et directrice générale de l’entreprise Sayna qui emploie aujourd’hui une quarantaine de collaborateurs en France, à Madagascar et, depuis peu, en Côte d’Ivoire. « Cette levée de fonds va nous permettre de finaliser nos deux produits : le jeu vidéo mobile Sayna Academy et la plateforme de travail, Sayna Work. Nous pourrons procéder à des recrutements-clés au niveau de la direction opérationnelle, mais aussi dans différents départements, en particulier dans la recherche et développement », ajoute-t-elle, précisant que l’heure est à l’ouverture vers de nouvelles communautés de microstakers (développeurs qui réalisent des micro-tâches informatiques rémunérées, ndr) au Sénégal, en Éthiopie et en Tunisie.

« Nous portons une vision forte reposant sur l’apprentissage de millions d’Africains grâce à une technologie innovante» souligne-t-elle. L’ADN de la startup repose sur l’adéquation des formations aux besoins du marché à travers des enseignements à la fois techniques et ludiques, à des prix compétitifs. « Après 3 ans de « Test and Learn », nous avons réussi à trouver un modèle viable, en contournant notamment l’écueil de l’Income Share Agreement -qui pose souvent problème en termes de remboursement- grâce à un système d’abonnement à 9,90€ par mois qui permet de financer la formation. Parallèlement, le microtasking génère des sources de revenus qui peuvent notamment financer l’équipement informatique de l’apprenant ou être réinvestis dans un projet professionnel », précise Adam Haciane, directeur opérationnel de la startup.

« Nous nous ouvrons à de nouveaux marchés tels que l’Algérie, le Cameroun et la Côte d’Ivoire et nous sommes en discussion avec d’autres pays africains afin de dupliquer à terme, notre modèle sur tout le continent », ajoute-t-il. La startup porte également l’objectif de proposer ses services dans les espaces ruraux et dans les banlieues de l’Hexagone.

Pour Matina Razafimahefa, cette levée de fonds représente « une étape cruciale pour le développement de Sayna à l’international », mais aussi « un symbole fort pour la scène tech de Madagascar » et « un signe d’espoir pour des centaines de milliers de jeunes talents africains qui n’ont jusqu’ici pas eu l’occasion de se professionnaliser pour tirer parti de la quatrième révolution industrielle en cours ».

Sayna a enregistré plus de 172% de croissance en une année

Sayna compte plus de 60 clients (dont les groupes Orange Madagascar, Axian, la Société Générale, la Banque mondiale ou Access Bank, ndr). À ce jour, plus de 450 apprenants ont été formés ou sont en cours en formation. Quelque 90% des diplômés de la startup ont trouvé un emploi. « Nous avons vendu plus de 15.000 micro-tâches informatiques », précise Matina Razafimahefa qui peut se féliciter que Sayna ait enregistré une croissance exponentielle de l’ordre de 172% en une année.

Le marché des métiers de la tech est vaste, mais les compétences restent limitées. Aussi, l’entreprise entend bien combler ce gap en ressources humaines au profit du continent africain. La levée de fonds, réalisée auprès de poids lourds de la tech, devrait permettre une nouvelle accélération de la TPE malgache devenue startup internationale.

« Nous sommes enthousiasmés par l’approche gamifiée de Sayna en matière d’apprentissage : fournir un programme pédagogique abordable qui décompose les compétences en développement web, en résultats d’apprentissage séquencés à l’aide de vidéos, de jeux, de quiz et de tâches pratiques. En mettant l’accent sur la formation aux soft skills, sur les mentorats et sur un environnement d’apprentissage peer to peer, Sayna a le potentiel de devenir une passerelle directe vers des projets, de l’expérience et des revenus pour les jeunes à travers le continent africain » explique Zach George, Managing Partner de Launch Africa Ventures, au lendemain de la levée de fonds.

Le succès de Sayna Work, la plateforme franco-africaine est un modèle de microtasking à haute valeur ajoutée, basé sur du crowdsourcing appliqué au software engineering qui permet une forte productivité et qui repose sur un système de sécurité maximisé. Ce modèle permet par ailleurs de réduire les coûts de développement tout en garantissant une standardisation des écritures du code.

« Nous croyons beaucoup au potentiel de la distribution de micro-services crowdsourcés appliquée à des projets IT. La combinaison avec une solution de formation au développement des métiers du numérique, à la fois en ligne et gamifiée, fait de Sayna un outil puissant pour répondre aux enjeux d’emploi et de rareté en développeurs sur le continent » a déclaré Grégoire de Padirac d’Orange Ventures, qui a lui aussi misé sur les perspectives de développement de la petite entreprise qui ne connaît pas la crise.

Sayna qui accueille désormais Bernard Ramanantsoa, l’ancien Directeur général du Groupe HEC Paris et membre du Club MAIC, au sein de son Comité stratégique, nourrit l’ambition de réunir plus de 3 000 « microtaskers » actifs et de former 12 000 apprenants sur son jeu mobile, tout en réalisant plus de 257 000 micro-tâches IT commercialisées, à l’horizon 2024.

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