Le groupe bancaire français confie les rênes de sa stratégie africaine à un expert des opérations de transformation et poursuit ses différents processus de retrait de quatre marchés africains. Objectif : maximiser sa rentabilité sur un continent à fort potentiel.
Nouveau virage. François Bloch pilote les affaires de Société Générale sur le continent depuis ce premier novembre, en qualité de directeur des réseaux Bancaires Internationaux en Afrique, Bassin Méditerranéen et Outre-mer. La semaine dernière, il a séjourné à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en compagnie de son prédécesseur Laurent Goutard pour toucher du doigt la dynamique sur ce marché ouest-africain où la banque a « amélioré ses parts de marché et sa rentabilité », selon le directeur sortant.
Armé de 30 ans d’ancienneté au sein du géant français de la banque où il a d’ailleurs évolué à l’international, François Bloch découvre l’Afrique, en termes de leadership. Cependant, le top management justifie son choix par son expertise en matière d’« opérations de transformation du modèle opérationnel pour en améliorer la rentabilité et l’efficacité tout en développant avec succès les activités commerciales ». Au cours de la dernière décennie, Bloch a démontré de quoi il était capable en Russie et en Roumanie notamment.
« Renforcer la performance »
Sa mission sur le continent africain : « façonner un business model simplifié, intégré et synergétique », indique le groupe bancaire dans son communiqué. Pour Pierre Palmieri, directeur général délégué de Société Générale, il est surtout question de « renforcer la performance » de ce fleuron français de la finance dans la région.
En Afrique où Société Générale est implantée depuis 67 ans, la banque présente des résultats en croissance, grâce à ses principales activités, à savoir la banque de détail et les services financiers internationaux. En 2022, le groupe a enregistré 1,8 milliard d’euros de produit net bancaire (PNB), en hausse de 20% en glissement annuel. La filiale du Maroc qui s’est arrachée 26% de ces résultats a été la plus rentable sur le continent, suivie de la Côte d’Ivoire, de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun et du Sénégal. Des chiffres qui confirment les prédictions de l’ex-patron du groupe dans un entretien avec La Tribune Afrique en 2019, prévoyant une décennie 2020-2030 marquée par « une belle croissance » pour Société générale en Afrique. Au premier semestre de l’année en cours, la filiale marocaine s’en est sortie avec un résultat net consolidé en hausse de 15,7%, comparé à la même période l’an dernier.
Un groupe en quête d’un nouveau souffle
Actif dans 17 pays du continent, Société Générale travaille depuis plusieurs mois à réduire sa voilure. En juin dernier, le groupe a annoncé la cession totale de ses actifs dans quatre pays : Congo Brazzaville (93,5%), Guinée équatoriale (57,2%), Mauritanie (57,2%) et Tchad (95,5%). Une réflexion est également en cours quant à l’orientation à donner à l’implantation en Tunisie. Le Marocain Attijariwafa Bank serait pressenti pour un éventuel rachat, selon la presse locale.
Deux groupes bancaires africains – Vista et Coris des Burkinabè Simon Tiemtoré et Idrissa Nassa – avaient signé un accord de reprise des filiales du Congo et de la Guinée équatoriale pour le premier, puis celles de la Mauritanie et du Tchad pour le deuxième. Mais les plans ont finalement changé concernant la filiale congolaise qui, à la surprise générale, revient désormais à BGFIBank du Gabonais Henri-Claude Oyima.
Dirigée depuis mai dernier par Slawomir Krupa, Société Générale est en quête d’un nouveau souffle à l’international. C’est en bref le message qu’il a porté devant les investisseurs en septembre dernier en présentant son plan stratégique. En Afrique, il est question pour le banque se concentrer sur ses marchés les plus lucratifs.