A Paris, le président français Emmanuel Macron réunit ce mercredi 16 février, plusieurs dirigeants africains et européens pour officialiser le positionnement des forces françaises et européennes dans le Sahel. L’annonce d’un retrait du Mali est attendue, après neuf ans d’intervention militaire contre les djihadistes. Un départ rendu inévitable par les mauvaises relations entre la France et les militaires putschistes au pouvoir à Bamako. Le Mali est frappé par les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Des sanctions une nouvelle fois défendues par le président en exercice de l’Union africaine,
Monsieur le président, merci d’avoir accepté de nous parler. Félicitation pour la victoire du Sénégal à la CAN. Depuis quelques jours, vous êtes à la tête de l’Union africaine. Vous allez devoir faire face à des crises comme celle au Tigré en Ethiopie, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et en Guinée-Bissau, mais aussi au Tchad. Comment comptez-vous vous y prendre en tant que président de l’Union africaine ?
C’est le sixième rendez-vous du genre. L’Union européenne et l’Union africaine se réunissent ces jeudi et vendredi et en sommet à Bruxelles. Pas moins de 80 chefs d’État et de gouvernement sont annoncés, dont la moitié en provenance du continent.
Le format de ce rendez-vous a été revu. Finie la traditionnelle session plénière où chaque chef d’État n’avait que quelques minutes pour s’exprimer. Les organisateurs européens et français ont innové en mettant sur pied des tables-rondes auxquelles participeront à chaque fois une vingtaine de chefs d’État ainsi que des personnalités extérieures, en provenance par exemple du FMI ou de la Banque mondiale. Il y aura ainsi sept tables-rondes réparties par thématiques : financement de la croissance, sécurité et gouvernance, mais aussi migrations, santé, transition énergétique, éducation et intégration économique. Ces table-rondes seront à chaque fois présidées par deux dirigeants qui rendront ensuite compte de leurs travaux devant leurs pairs.
L’objectif est ainsi de fluidifier les débats et de permettre des discussions plus directes et plus franches. Car si les points de convergences sont régulièrement mis en avant, les sujets de friction entre les deux continents ne manquent pas, que ce soit sur les questions de migration, de climat, de sécurité ou encore de gouvernance. Face à une Europe suspectée de dicter ses choix, l’Afrique parviendra-t-elle alors à faire entendre sa voix ? Au-delà des engagements sonnants et trébuchants, l’un des objectifs de ce sixième sommet sera bien de relancer une relation mise à rude épreuve par la crise du Covid-19.
Martine Kone