La Maison Blanche a annoncé ce mardi 28 mars la signature d’un accord visant à faciliter les échanges entre les deux pays pour l’approvisionnement de matériaux critiques et de batteries pour les véhicules électriques. Objectif affiché, sécuriser les échanges commerciaux dans le contexte de la transition énergétique, et faire concurrence à la Chine.
Limiter la dépendance commerciale à la Chine dans les matériaux indispensables à la transition énergétique. Les Etats-Unis et le Japon ont signé un accord visant à renforcer « les chaînes d’approvisionnement pour les minéraux critiques et les batteries pour véhicules électriques », a annoncé la Maison Blanche ce mardi 28 mars.
Le Département du Trésor doit encore donner son accord
Cet accord marque la première étape en vue d’intégrer les batteries et véhicules électriques japonais à la liste de ceux susceptibles de bénéficier de la subvention de 7.500 dollars prévue par le grand plan climat (IRA, ou Inflation Reduction Act) du président Biden, définitivement voté l’été dernier. Cela concerne également les matériaux critiques nécessaires à la transition énergétique, en particulier pour la fabrication d’éoliennes et panneaux solaires.
Pour rappel, l’IRA est un énorme plan d’aides à la transition énergétique lancé par Joe Biden, soutenant sans complexe le Made in America, notamment via des incitations fiscales à l’achat de véhicules électriques. « L’IRA prévoit que les accords de libre-échange tels que celui-ci rendent les pièces provenant du Japon éligibles. Le Trésor doit spécifier les conditions d’ici la fin du mois », a précisé un représentant de l’administration lors d’un point presse téléphonique. La décision finale reviendra, en effet, au Département du Trésor. Il doit publier dans les prochains jours la liste des véhicules éligibles.
Négociations en cours avec l’UE
L’accord est très proche de celui que l’Union européenne espère à son tour signer avec les États-Unis, afin de permettre aux constructeurs européens de bénéficier des mêmes subventions. Les négociations sont en cours entre les deux côtés de l’Atlantique. L’UE a également exprimé ses inquiétudes sur le risque de se voir hors du marché américain concernant panneaux solaires et éoliennes.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a rappelé le 14 mars que ces subventions ne respectaient pas, en l’espèce, les règles du commerce international « sur de nombreux points ».
« Avec l’IRA, les États-Unis ont mis sur pied l’une des politiques les plus protectionnistes depuis les années 30 », avait-il taclé au cours d’un débat sur les relations transatlantiques au Parlement européen.
Bruxelles sur ses gardes
Le plan est source de nombreuses inquiétudes, les États membres craignant en particulier de voir des multinationales remettre en question leurs investissements en Europe pour les réaliser plutôt aux Etats-Unis et profiter des aides prévues dans le cadre de ce plan. Tout particulièrement dans des secteurs comme les batteries électriques ou les semi-conducteurs, dans lesquels l’Europe souhaite gagner en indépendance.
En visite en fin de semaine à Washington, la Commissaire européenne en charge de l’économie numérique, Margrethe Vestager, doit rencontrer mercredi la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo, puis vendredi la secrétaire au Trésor Janet Yellen.
(Avec AFP)