A l’origine centré sur la papeterie, les transports et la logistique, le groupe du magnat breton s’est depuis largement redéployé vers la communication et les médias, qui représentent aujourd’hui les deux tiers de son activité.
Vincent Bolloré avait coché la date depuis quelques décennies sur son agenda : le 17 février 2022, pour le bicentenaire du groupe familial et ses 70 ans à lui. L’occasion de passer symboliquement la main à la «septième génération» de la dynastie. A force de répétition de la date tel un mantra, le microcosme du capitalisme à la française avait fini par la cocher sur son agenda. Mais avec ce baratineur en chef, la promesse vaut ce qu’elle vaut et le storytelling entrepreneurial a ses limites.
Dans les faits, Vincent Bolloré a déjà plus ou moins passé la main à ses fils Cyrille, 36 ans, institué PDG du groupe Bolloré depuis mai 2019, et Yannick, 42 ans, PDG de Havas et président du conseil de surveillance de Vivendi. La mise en examen de Vincent Bolloré en 2019 pour corruption d’agent public étranger, ainsi que son obsession pour la transmission, ont remodelé le périmètre du groupe. Exit, bientôt, les activités africaines, le groupe Bolloré marche surtout sur deux jambes modelées pour motiver ses enfants à continuer la dynastie. Pour Cyrille, du genre besogneux, le transport et la logistique, et pour Yannick, plutôt paillettes, la communication et les médias.
Reste, aussi, la modeste activité bretonne (et véritable fiasco financier) de batteries et véhicules électriques, qui les rattache au berceau historique d’Ergué-Gabéric. La transmission peut avoir lieu : encore faut-il que le patriarche accepte de ne plus s’en mêler.
Source economica