Le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a tenu, le 10 décembre 2020, sa quatrième session ordinaire de l’année, par visioconférence. L’instance a examiné la situation et les perspectives de l’UEMOA dans un contexte difficile marqué par la crise sanitaire du coronavirus.
Les ministres ont été formels, l’économie de l’union a été résiliente face à la persistance de la crise de la COVID-19. Une situation due d’une part, aux efforts d’assainissement du cadre macroéconomique entrepris depuis plusieurs années par les Etats membres. Ce qui a permis de disposer de marges de manœuvre au niveau des politiques budgétaire et monétaire pour affronter la crise économique.
D’autre part, cette résilience découle de la réaction proactive des Organes et Institutions communautaires qui ont soutenu et accompagné les mesures de riposte mises en œuvre par les pouvoirs publics. Le conseil a noté que la mise en œuvre des plans de riposte à la Covid-19 et de relance économique avec plus de 1503 milliards exécutés, a été salutaire.
Cette initiative , souligne-t-il , a permis de faire face aux urgences sanitaires et de soutenir les ménages et les entreprises durement affectés par les effets négatifs de la crise sanitaire. Ces plans de sauvetages ont permis d’éviter la récession au cours du 3e trimestre de 2020.Le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Union a progressé de 0,6% par rapport à la même période de l’année 2019.
Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières prévisions situent le taux de croissance du PIB de l’Union à 0,9% contre 5,8% en 2019. Par ailleurs, le conseil a indiqué que la pandémie a eu des conséquences néfastes sur l’économie de l’union. Le déficit budgétaire global pour l’Union, estimé à 3.742,1 milliards (soit 5,5% du PIB) à fin septembre 2020, a plus que doublé comparé à son niveau de 1.576,3 milliards (2,4% du PIB) un an plus tôt. Quant au taux d’inflation, il s’est établi à 2,9% en moyenne au troisième trimestre, après 1,7% le trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation est projeté à 2,2% après -0,7% en 2019.
Le Conseil des Ministres a souligné qu’en dépit de l’évolution favorable de la situation sanitaire dans la zone, les perspectives économiques pour 2021 demeurent entourées d’incertitudes. Sur ce, l’instance recommande les Etats membres à accélérer les efforts d’amélioration des performances des administrations fiscales et de rationalisation des dépenses publiques. Ce qui permettra de dégager des ressources pour accroître les capacités des systèmes nationaux de santé, maintenir les dépenses sociales et poursuivre les investissements prioritaires dans les infrastructures.
Par Ibrahim Dia JR