UMOA : Plus de 1579 milliards de FCFA d’encours de crédit alloués par les SFD au troisième trimestre 2020

L’encours des crédits des systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) s’est élevé à 1579,318 milliards de FCFA (2,638 milliards d’euros) au troisième trimestre 2020, selon les données établies par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Par rapport à son niveau  de la même période de l’année 2019, cet encours s’est accru de 80.432,9 milliards de FCFA en valeur absolue et 5,4% en valeur relative. « Cet accroissement est faible en comparaison avec les hausses notées à la même période au cours des trois dernières années, soit à fin septembre 2019 (+12,1%), à fin septembre 2018 (+9,6%) et à fin septembre 2017 (+17,9%) », avance l’Institut d’émission. Cette structure ajoute que le ralentissement pourrait se justifier notamment par les potentiels effets de la pandémie de Covid-19.

La hausse est observée en Côte d’Ivoire (+45.127,7 milliards de FCFA, soit +13,4%), au Bénin (+20.471,0 milliards de FCFA, soit +13,7%), au Sénégal (+16.354,8 milliards de FCFA, soit +3,7%), au Burkina (+5.908,3 milliards de FCFA, soit +2,9%) et au Mali (+5.865,7 milliards de FCFA, soit +4,1%). Toutefois, une diminution a été notée au Niger (-11.871,4 milliards de FCFA, soit -33,3%), au Togo (-1.414,7 milliards de FCFA, soit -0,7%) et en Guinée-Bissau (-8,4 millions de FCFA, soit -10,7%).

Selon les services de la BCEAO, une part de 47,7% de l’ensemble des concours accordés par les SFD représente les crédits à court terme. Quant aux prêts à moyen et long termes, ils constituent respectivement 32,3% et 20% durant la période sous revue. La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 57,7% des crédits alors que la clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 21,4% et 20,9% des financements.

L’encours moyen des financements des SFD par membre a augmenté de +1,5% pour se situer à 100.102 FCFA à fin septembre 2020 contre 98.586 FCFA un an auparavant. Pour l’ensemble du secteur de la microfinance, l’encours des crédits octroyés représente 6,9% de celui des établissements de crédit de l’UMOA. Le taux brut de dégradation du portefeuille s’est inscrit en hausse, ressortant à 9,1% contre 7,6% à fin septembre 2019, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur. Selon la BCEAO « la forte dégradation constatée depuis le trimestre précédent est liée à une augmentation des crédits en souffrance en rapport avec la crise occasionnée par la pandémie de Covid-19 ».

Concernant le montant des dépôts collectés, il s’est établi à 1.623,085 milliards de FCFA contre 1.454,108 milliards de FCFA en 2019, soit une augmentation de 168,977 milliards de FCFA en valeur absolue et 11,6% en valeur relative. Cette progression est enregistrée en Côte d’Ivoire (+44,608, milliards, soit +13,4%), au Burkina (+39,090 milliards, soit +15,3%), au Bénin (+31,920 milliards, soit +26,8%), au Togo (+20,282 milliards, soit +8,7%), au Sénégal (+17,324 milliards, soit 4,5%), au Mali (+15,262 milliards, soit +14,2%) et au Niger (+490,5 millions, soit +1,9%). En revanche, une diminution a été relevée en Guinée-Bissau (-2,4 millions, soit -2,5%).

« A titre de comparaison, souligne la BCEAO, la progression trimestrielle de l’encours des dépôts dans le secteur à fin septembre 2020 (+3,1%) est plus importante que celle notée à fin septembre 2019 (+0,9%), fin septembre 2018 (+2,2%) et fin septembre 2017 (+0,7%) ». L’Institut d’émission en conclut qu’il en résulte que la confiance des populations, vis-à-vis du secteur de la microfinance, demeure malgré le contexte lié à la COVID 19.

Les dépôts à vue sont prépondérants avec une part de 60,6%. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 18,7% et 20,7%. En outre, l’épargne mobilisée par les SFD a été constituée à hauteur de 52,5% par les hommes, 25,2% par les femmes et 22,3% par les groupements. Le montant moyen des dépôts par membre a progressé de 7,6%, s’établissant à 102.876 FCFA après 95.640 FCFA à fin septembre 2019.

Pour l’ensemble des SFD de l’UMOA, la BCEAO signale que l’épargne recueillie représente 5,4% de ceux collectés par les établissements de crédit de l’UMOA. Au titre des SFD en difficulté, les données de la BCEAO renseignent que 11 institutions de microfinance sont sous administration provisoire, répartis au Bénin (04), au Burkina (03), au Niger (01), en Côte d’Ivoire (01), au Mali (01) et au Sénégal (01). Le nombre de SFD dans l’UMOA à fin septembre 2020 s’est élevé à 522 unités. Au total, 15.777.079 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 5.029 points de service répartis dans les États membres de l’UMOA.

Par Albert  Savana

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