Vent de panique sur les marchés financiers après l’offensive russe en Ukraine

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Après les Bourses européennes, Wall Street a ouvert en forte baisse ce jeudi. Les entreprises présentes en Russie s’écroulent.

Jeudi noir sur les marchés. Surprise par le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, la Bourse de New York a ouvert en nette baisse, les investisseurs se détournant des marchés actions. Dans les premiers échanges, le Dow Jones était en repli de 2,30%, l’indice Nasdaq, à forte composition technologique, perdait 2,74%, et l’indice élargi S&P 500, lâchait 2,32%.

L’ensemble des marchés mondiaux sont pris dans une tempête qui prenait de l’ampleur en milieu de journée, avec chute des Bourses, flambée des matières premières et plébiscite des valeurs refuges. Les places boursières européennes amplifiaient encore leur plongeon au fil de la séance, perdant jusqu’à 5%, alors que l’Union européenne prépare un nouveau train de sanctions qui est le «plus sévère jamais mis en œuvre», selon son chef de la diplomatie. Vers 12H05 GMT, la Bourse de Paris perdait 4,62%, Francfort 4,89%, Londres 3% et Milan 4,87%. L’indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait de 3,79%. Plus tôt, Hong Kong a aussi perdu 3,21%.

La Bourse de Moscou s’effondre de plus de 30%

Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars, autant pour le baril américain que celui de la mer du Nord. L’aluminium et le blé battaient aussi des records. «C’est la panique sur les marchés», résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d’investissement Swiss Quote.

Vladimir Poutine a lancé jeudi dans la nuit une invasion de l’Ukraine, avec frappes aériennes et entrée de forces terrestres depuis plusieurs directions, les autorités ukrainiennes faisant état quelques heures plus tard d’un premier bilan d’une cinquantaine de morts, dont une dizaine de civils. L’offensive a suscité une tollé international auquel Moscou reste sourd.

Vente massive des actions, achat d’or (+2,84% à 1.963 dollars l’once) et d’obligations d’État, «avec cet embrasement des tensions internationales, la ruée vers les valeurs refuges est en cours», constate Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reculait à 1,87%, contre 1,99% mercredi.

Les matières premières s’embrasent

«Les tensions entre la Russie et l’Ukraine entraînent à la fois un éventuel choc de la demande (pour l’Europe) et, surtout, un choc de l’offre beaucoup plus important pour le reste du monde, étant donné l’importance de la Russie et de l’Ukraine pour l’énergie et les matières premières», a déclaré Tapas Strickland de la Banque nationale d’Australie.

Le cours du baril de pétrole Brent de la mer du Nord s’envolait de 8,42% à 104,99 dollars et celui du baril de WTI américain pour livraison en avril bondissait de 7,96% à 99,46 dollars, un sommet depuis 2014. Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe explosait de 32% par rapport à la veille. Le prix de l’aluminium a aussi atteint un nouveau record.

Les prix des céréales bondissait également sur le marché européen, avec un pic inédit pour le blé à 344 euros la tonne, en hausse de 15,68%. «La flambée des prix de l’énergie est un gros casse-tête pour l’Europe, puisque 40% de son gaz naturel et 30% de son pétrole viennent de Russie», explique un analyste de Swissquote. Les groupes miniers fortement liés à la Russie s’effondraient à Londres: Polymetal plongeait de 35,64%, Evraz de 27,24% et Petropavlovsk de 24,45%.

Les banques pénalisées

Les banques et le secteur financier ont été visés par les premières sanctions prononcées par l’Union européenne et les États-Unis. À Moscou, Sberbank chutait de 48,30%, VTB Bank de 41,60%. À Vienne, Raiffeisen perdait 18,94%.

À Paris, Société Générale, présente en Russie via Rosbank, perdait 10,44%. À Milan, UniCredit chutait de plus de 11,84%, sanctionnée pour son exposition à la Russie, et Intesa Sanpaolo, baissait de 8,18%.

Chute du rouble, bond du dollar

Après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar, la devise reculait de 2,29% vers 12H00 GMT, après l’intervention de la Banque centrale russe pour «stabiliser la situation». Le dollar, considéré comme une valeur refuge, prenait 1,16% face à la monnaie européenne, à 0,8951 euro pour un dollar, son plus haut depuis juin 2020. Le bitcoin baissait pour sa part de 5,79% à 35.370 dollars.

Victimes collatérales

Le mouvement de vente touchait encore plus les actions d’entreprises très implantées en Russie. À Francfort, le groupe énergétique Uniper, lié au gazoduc Nord Stream 2, cédait 15,69%. La chaîne de magasins de gros Metro, qui possède une centaine de magasins en Russie, baissait de 6%.

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