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La représentante spéciale de l’ONU à Haïti a tiré, lundi, la sonnette d’alarme devant le Conseil de sécurité, estimant que le pays s’approche du « point de non-retour » et pourrait sombrer dans un « chaos total » face à la montée en puissance ininterrompue des gangs.
Victime d’une nouvelle escalade de la violence des gangs ces dernières semaines, Haïti s’approche désormais du « point de non-retour » qui risque de plonger le pays dans un « chaos total », a alerté lundi la représentante spéciale de l’ONU dans le pays.
« Nous approchons d’un point de non-retour. Alors que la violence des gangs continue de se propager dans de nouvelles zones du pays, les Haïtiens vivent dans une vulnérabilité de plus en plus grande et sont de plus en plus sceptiques sur la capacité de l’État à répondre à leurs besoins », a déclaré Maria Isabel Salvador devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
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« Sans aide internationale décisive, concrète et dans les délais, la situation sécuritaire en Haïti pourrait ne pas changer », s’est-elle inquiétée, décrivant les attaques coordonnées menées par les gangs pour accroître encore leur contrôle à Port-au-Prince et dans d’autres régions.
« Haïti pourrait faire face à un chaos total », a-t-elle ajouté, appelant le Conseil de sécurité à agir pour « répondre aux besoins urgents du pays et de son peuple ».
Manque de financement
« Votre réponse rapide pourra contribuer à la solution face à une telle détérioration extrême », a-t-elle plaidé.
Décrivant une situation humanitaire déplorable, elle s’est d’autre part inquiétée des manques de financement, sans mentionner les coupes budgétaires décidées par les États-Unis dans leur aide à l’étranger.
Notamment pour des raisons de sécurité, l’ONU a déjà dû réduire sa présence dans la capitale, contrôlée environ à 85 % par les gangs.
« Sans financement suffisant et prévisible, même une présence onusienne minimale pourrait devenir intenable (…). Sans cette aide vitale, les opérations de l’ONU pourraient être encore réduites, au moment où le pays a le plus besoin de nous. »
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Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti pâtit depuis longtemps des violences des bandes criminelles, accusées de meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique.
Le pays a connu un nouveau regain de violence depuis mi-février. Les gangs ont multiplié les attaques dans plusieurs quartiers qui échappaient jusque-là à leur contrôle, semant la terreur parmi la population.
Avec AFP