Après Trump, Poutine taxe à son tour son allié stratégique, la Chine, sur les voitures

Alors que le nombre de véhicules chinois importés en Russie a été multiplié par sept depuis trois ans, Moscou prend des mesures en relevant des taxes s’apparentant à des droits de douane.

Après les Etats-Unis, la Russie. Peu après son entrée en fonction, Donald Trump a annoncé de nombreuses hausses de droits de douane contre les Européens, mais également le Mexique et le Canada. Avant de s’en prendre à la Chine. Pékin est en effet visé par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis. Après avoir répliqué en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, la Chine a appelé Washington au «dialogue» et à «cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions économiques et commerciales, ainsi qu’à arrêter de réprimer injustement les entreprises chinoises».

Mais la Chine a désormais un autre problème à gérer, décrypte Courrier international. En effet, Vladimir Poutine s’apprête à taxer les véhicules chinois. Allié stratégique de Pékin, la Russie veut «endiguer l’afflux d’importations de véhicules chinois», indique le Financial Times. Pourquoi ? Car depuis trois ans, les exportations de véhicules chinois en Russie ont été multipliées par sept. Rien qu’en 2024, la Russie a accueilli sur son territoire un peu plus d’un million de véhicules chinois, soit «30 % des exportations de voitures à moteur thermique», selon le Financial Times.

Un quart du prix du véhicule

Pourquoi autant de véhicules chinois importés ? Il faut d’abord prendre en compte l’invasion de l’Ukraine par la Russie débouchant sur de nombreuses sanctions à l’encontre de Moscou. Privée de véhicules européens, la Russie s’est donc tournée vers la Chine. Dans le sens inverse, la Chine a été touchée par des mesures antidumping provenant notamment des entreprises américaines ou européennes.

Mais aujourd’hui, Vladimir Poutine sévit. D’après Newsweek, il a décidé de relever les «taxes de recyclage». Comparées à des droits de douane, elles ont été relevées à un peu moins de 7 000 euros par véhicule. Selon le magazine américain, ces taxes censées «couvrir le coût du recyclage» doivent en réalité «protéger les constructeurs nationaux et encourager leurs concurrents étrangers à installer une production locale en Russie».

Résultat, avec leur relèvement, elles correspondent désormais à plus qu’un quart du prix du véhicule. C’est ainsi plus que les taxes imposées par l’Europe et les Etats-Unis. Selon nos confrères même si les deux pays ont renforcé fortement leurs liens ces dernières années, la part de véhicules chinois sur le marché russe (60% en 2023) fait craindre une perte de monopole à Moscou et surtout que les produits chinois ne supplantent ceux du pays.

Source Challenges

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