L’OMC prévoit une augmentation de 6 % des exportations chinoises vers l’Europe en 2025
La riposte de Pékin ne s’est pas fait attendre. Après les droits de douane supplémentaires (pour un total de 54 %) annoncées par la Maison-Blanche, la Chine a annoncé à son tour augmenter sa taxation des produits américains à hauteur de 34 %. Parallèlement, le pays dirigé par Xi Jinping a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dénonçant des mesures jugées discriminatoires et contraires aux règles du commerce international.
Si les deux grands leaders commerciaux s’attaquent, c’est le Vieux Continent qui en pâtit. Déjà plombées depuis la veille et les annonces du président américain, l’ensemble des Bourses européennes dégringolent après la riposte chinoise. La Bourse de Francfort perd 5,08 %, Paris chute de 4,26 %, Londres de 3,90 %, Milan s’effondre de 7,57 % et Madrid accuse une baisse de 6,02 %.
En Asie, l’indice Nikkei décroche de 2,75 %, tandis que le Topix recule de 3,37 %. Le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit préoccupé, soulignant que les actions de Washington « constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle ».
L’Hexagone amorce une réponse
En France aussi, la riposte se dessine. Éric Lombard ainsi qu’Emmanuel Macron envisagent de suspendre les investissements aux États-Unis. Le président français a appelé les entreprises à faire preuve de « patriotisme » face aux décisions « graves et infondées » de Washington. La riposte pourrait même aller « au-delà des droits de douane », selon le ministre français de l’Économie, qui a évoqué la possibilité d’agir sur les normes, les échanges de données et même les outils fiscaux.
Paris compte bien s’appuyer sur l’unité européenne pour porter une contre-offensive commune. Giorgia Meloni, de son côté, a rappelé que l’objectif reste la suppression des droits de douane, et non leur multiplication. Mais le bras de fer est à haut risque : si les États-Unis disent laisser la porte ouverte à d’éventuelles négociations, ils ont également averti qu’une réponse européenne trop agressive serait sévèrement sanctionnée.
Source JDD