António Costa couronné par le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix 2024 en Côte d’Ivoire
D’immenses échafaudages ont été dressés face à la basilique Saint-Pierre, sur lesquels des dizaines de caméras ont pris place. Observatoire rêvé pour scruter l’incroyable ballet qui se joue sur la célèbre place du Vatican : des milliers de fidèles et de touristes qui se pressent le long des barrières installées la veille, des cardinaux en tenue se frayant un chemin au milieu de journalistes qui patientent pour obtenir leur sacro-sainte accréditation au « 54 de la Via Della Conciliazione » – la salle de presse du Saint-Siège.
Partout, des policiers et des milliers de volontaires renseignent, barrent la route, régulent. En bruit de fond, entre deux Ave Maria scandés par les fidèles : le vrombissement des hélicoptères qui survolent le micro-État en émoi. Ce samedi, le monde a les yeux rivés sur Rome, à l’occasion des funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans d’un AVC.
Une messe à la basilique Saint-Pierre
La cérémonie débutera avec une messe à 10 heures, sur le parvis de la basilique. C’est le cardinal Giovanni Battista Re, doyen des 252 cardinaux, qui va officier. Ces collègues cardinaux ont afflué en Italie depuis le monde entier, ces dernières heures, hébergés en urgence dans les congrégations religieuses – les hôtels de la ville étant complets. Au centre du parvis : le cercueil du pape, en bois bardé de zinc, Jorge Bergoglio ayant refusé le triple catafalque pour simplifier le rituel.
Messes, chants, prières : tout sera retransmis sur d’immenses écrans géants, que la ville de Rome s’affairait encore à installer ce vendredi soir, jusque dans les rues adjacentes à l’enclave. Point final de la célébration, qui pourrait durer plusieurs heures : un « triple adieu », celui de l’Église de Rome, celui des Églises orientales, et celui de toute l’Église catholique.
Avant cette messe, la foule s’est pressée pour apercevoir la dépouille, exposée dans la basilique depuis mercredi. Au moins 250 000 personnes se sont recueillies, selon le dernier comptage du Saint-Siège, engendrant jusqu’à… quatre heures d’attente – parfois tendues. Parmi eux, Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, venus vendredi dès 18 heures pour se recueillir devant la dépouille du pape. Signe de la proximité affichée entre le président français et le chef de l’Église catholique, qui se sont vus à six reprises depuis 2017.
Le cercueil a été fermé dans la foulée, lors d’une cérémonie privée, présidée par le camerlingue, l’Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu’au conclave.
Inhumation à la basilique Sainte-Marie Majeure
À l’issue de la cérémonie, le cercueil sera transporté (en voiture) à la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome. « Le trajet devrait durer entre 30 et 40 minutes », estime Matteo Bruni, directeur de la salle de presse du Vatican, et le véhicule transportant le corps du pape roulera à une vitesse d’environ 10 km/h… en fonction du monde massé sur la route.
Article de Thomas Poupeau, Camille Ducrocq