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Le 26 avril 2025, sous la pression d’une croissance économique réduite à 0,7 %, le gouvernement a publié au Journal officiel un décret emblématique : 3,1 milliards d’euros de crédits publics viennent d’être annulés pour tenter de stabiliser le budget national. Une manœuvre qui traduit une fébrilité nouvelle au sommet de l’État.
Budget 2025 : entre urgences financières et absence de vision de long terme
En actant une réduction de 3,1 milliards d’euros, le gouvernement tente de donner des gages aux marchés financiers et à Bruxelles, inquiet d’une trajectoire déficitaire jugée insoutenable. « Ces 5 milliards d’euros que nous allons soit annuler, soit repousser, soit réorienter, c’est notre réponse à un monde instable », a déclaré Amélie de Montchalin dans une formule aussi lisse que révélatrice relayée par Le Figaro.
Le décret précise que les dépenses visées concernent des crédits hors masse salariale, excluant en principe tout impact immédiat sur les grandes missions publiques. Derrière cette stratégie, l’ambition est limpide : envoyer un signal politique de sérieux budgétaire tout en limitant l’impact social visible.
Mais à trop concentrer les annulations sur des secteurs moteurs — écologie, recherche, enseignement supérieur —, le gouvernement hypothèque des pans entiers de l’investissement productif. Quand l’arbre du déficit masque la forêt du déclin industriel et scientifique, qui s’en étonnera ?
Un effort budgétaire aux airs de panique organisée
Les montants annulés révèlent une hiérarchie des priorités glaçante. 549,6 millions d’euros retranchés à l’écologie, 517,7 millions à l’économie, 493,3 millions à la recherche et à l’enseignement supérieur, 140 millions à l’agriculture, détaille France Info. Quant à l’Éducation nationale, elle subit un gel symbolique de 95 millions d’euros.
Certes, le gouvernement promet que ces coupes n’entraveront pas « de façon significative la capacité d’exécution des politiques publiques » (Décret n° 2025-374, Légifrance). Belle intention de papier. En pratique, ces réductions amputent la dynamique de secteurs entiers, dont la relance économique dépend précisément. En ciblant les crédits d’investissement au nom d’un équilibre immédiat, l’exécutif donne l’impression de naviguer à vue, sacrifiant l’avenir sur l’autel du court terme. Un symptôme classique des politiques de dépenses en situation de contrainte extrême.
La décision ne tombe pas du ciel. Face à une croissance moribonde et à une dette flirtant avec 115 % du PIB, le gouvernement se trouve sommé de montrer sa bonne volonté. Entre l’obsession de rester dans les clous européens et la crainte d’une dégradation de la note souveraine par les agences, l’État n’a d’autre choix que de manier la hache budgétaire.
Source JDD