La famille africaine, nouveau terrain d’affrontement entre conservateurs et progressistes occidentaux?

Alors que la deuxième Conférence panafricaine sur les valeurs familiales organisée cette semaine au Kenya entend protéger les valeurs familiales africaines face à celles venues de l’Occident considérées comme un impérialisme moral, la plupart de ses intervenants sont originaires des États-Unis, du Royaume-Uni ou de Pologne.

Organisée par le Forum des professionnels chrétiens d’Afrique, la deuxième Conférence panafricaine sur les valeurs familiales qui se déroule cette semaine au Kenya entend protéger la souveraineté et les valeurs familiales du continent contre ce que ses participants considèrent comme un impérialisme moral venu de l’occident.

Originaire de l’est de la RDC, Stella Shamamba Nameteene, qui dirige l’organisation Femmes en larmes espérantes, une association qui soutient des femmes victimes de violences sexuelles, estime ainsi que la famille africaine est menacée par des valeurs étrangères, comme les valeurs « par exemple LGBT, qui ne sont pas des pratiques que nous acceptons chez nous en Afrique »affirme-t-elle avant de poursuivre : « Concernant l’éducation sexuelle, nous ne pouvons pas dire à nos enfants de toucher les parties intimes : chez nous, c’est un choc, une façon d’inciter les enfants à pratiquer la sexualité trop tôt. »

La grande influence des conservateurs occidentaux en Afrique

Membre de l’organisation britannique Christian Voice, le pasteur Steve Green voit quant à lui dans la défense des droits LGBT un système impérialiste bien rodé. « La Fondation Open Society, la Fondation Ford, le Danemark, la Norvège, la Grande-Bretagne inondent d’argent des programmes pour l’homosexualité et l’avortement dans les pays en développement », argumente-t-il. Qu’il soit lui-même de nationalité britannique et que beaucoup d’autres intervenants de la conférence soient originaires des États-Unis, du Royaume-Uni ou de Pologne n’a cependant, pour lui, rien de paradoxal…

Ce double discours n’a en revanche pas échappé à Irungu Houghton, le directeur d’Amnesty Kenya, qui rappelle que les conservateurs occidentaux disposent d’une grande influence sur le continent. « Ces dix dernières années, des groupes évangéliques américains ont dépensé près de 50 millions de dollars dans des conférences qui ont eu une grande influence, notamment dans l’adoption de la loi contre l’homosexualité en Ouganda ou la loi sur la famille au Ghana », explique-t-il.

D’après le média en ligne indépendant Open Democracy, l’organisation religieuse américaine baptisée La Famille a ainsi fourni près de 40 % des financements de ces conférences en Afrique. 

Source RFI avec Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix

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