Une intensification de plus de la guerre à Gaza. L’armée israélienne a annoncé ce dimanche 18 mai dans un communiqué qu’elle avait lancé « au cours des dernières 24 heures » de « vastes opérations terrestres dans le nord et le sud » dans l’enclave palestinienne. C’est dans ce contexte que Benjamin Netanyahu a donné ses conditions pour un arrêt de l’offensive dans la bande de Gaza.
Plusieurs dizaines de personnes étaient mortes dans la nuit de samedi 17 à ce dimanche 18 mars dans l’enclave palestinienne, où l’accès à l’aide humanitaire est bloqué depuis le 2 mars. Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas a déclaré auprès de l’agence américaine Reuters que 100 personnes avaient péri dans les frappes, tandis que la Défense civile a annoncé la mort de 50 Palestiniens, « selon un bilan préliminaire ».
Comment le mot « génocide » cristallise toutes les tensions sur la situation à Gaza
Les bombardements ont notamment visé des « tentes de déplacés à Al-Mawassi », près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a affirmé le porte-parole de la Défense civile dans la bande de Gaza. Plusieurs autres personnes sont mortes dans un raid contre leur maison à Jabalia, au nord du territoire, ou encore à Al-Zawayda (centre) et Khan Younès (sud), selon lui.
Le ministère de la Santé du Hamas a également indiqué que « tous les hôpitaux publics du gouvernorat de Gaza, dans le Nord, sont désormais hors service ». Le dernier établissement public fonctionnel du secteur, l’hôpital indonésien de Beit Lahia, a été la cible de « tirs nourris empêchant l’arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l’hôpital à fermer », affirme le ministère.
Les conditions de Netanyahu pour la fin de l’offensive
Ce dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit ouvert à un accord incluant la fin de l’offensive de son armée dans la bande de Gaza. Une cessation des hostilités qui doit inclure l’« exil » du Hamas et le « désarmement » du territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de 19 mois de guerre, selon un communiqué de son bureau.
« L’équipe de négociation à Doha s’efforce d’épuiser toutes les possibilités d’accord », a indiqué le bureau de Benjamin Netanyahu, « que ce soit dans le cadre du plan [proposé par l’émissaire américain Steve] Witkoff ou dans le cadre d’une fin des combats qui inclurait la libération de tous les otages, l’exil des terroristes du Hamas et le désarmement de Gaza ». Son gouvernement avait pourtant approuvé début mai un plan pour « la conquête » de Gaza et un déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation.
Ces déclarations interviennent au lendemain de l’annonce de l’armée israélienne de l’intensification de sa campagne aérienne et terrestre à Gaza, dans le but d’obtenir la libération des otages israéliens retenus par le Hamas et de défaire ce mouvement. Samedi également, le Hamas a également annoncé la reprise « sans condition préalable » des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur.
« Ça suffit »
Après l’annonce de l’expansion de l’offensive israélienne, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut « arrêter le massacre à Gaza », a dit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. « Ça suffit », a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani. « Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée », a déclaré le président du Conseil européen António Costa.
Et à Tel Aviv, une foule d’Israéliens a de nouveau protesté ce samedi soir contre Benjamin Netanyahu. « 589 jours d’enfer depuis le massacre du 7 octobre. Et au lieu de ramener tous les otages à la maison […], Netanyahu nous entraîne dans une guerre politique inutile qui mènera à la mort des otages et des soldats », a déclaré l’un des manifestants, Zahiro Shahar Mor, neveu d’un otage tué, Avraham Munder.
Source Huffpost