Jamais les prisons n’ont été aussi remplies. Le nombre de détenus dans les établissements français était de 83 681 au 1er mai 2025, un record qui illustre dramatiquement le problème de la surpopulation carcérale, selon des données obtenues samedi auprès du ministère de la Justice.
Les prisons françaises comptaient seulement 62 570 places opérationnelles au 1er mai, soit une densité carcérale globale de 133,7 %. En un an, les prisons françaises comptent 6 000 détenus de plus. La densité carcérale dépassait les 200 % dans 23 établissements ou quartiers pénitentiaires, selon les données du ministère.
La surpopulation carcérale, que personne ne conteste, est un mal endémique français et contraint 5 234 détenus à dormir sur des matelas posés à même le sol. Interrogé régulièrement sur ce sujet, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a convenu que cette situation était « inacceptable ».
Une « atteinte à la dignité » des détenus
La densité carcérale atteint 163,2 % en maison d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
En novembre, la défenseure des droits, Claire Hédon, a dressé « un constat alarmant » et alerté les pouvoirs publics sur « les atteintes aux droits graves et répétées » subies par les détenus. « La surpopulation entraîne une atteinte à leur dignité », a-t-elle estimé.
Cette saturation des prisons aggrave les problèmes liés au « manque de personnel », a encore souligné la défenseure des droits. En particulier les services de santé, « dépassés », qui « ne peuvent offrir une prise en charge à tous les détenus ».
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l’Europe.
Source le Parisien