Donald Trump a oublié un gros détail en réécrivant l’histoire de l’exclusion de Vladimir Poutine du G8

Sommet sous très haute tension. Avant de quitter prématurément le G7, à Alberta, au Canada, le président Donald Trump a pris part à une réunion au côté de ses homologues français, canadien, italien, japonais, allemand et britannique.

À cette occasion, le chef d’État américain a été invité à prendre la parole en compagnie de l’hôte de cette réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, au milieu d’une actualité minée par les conflits internationaux, que ce soit la guerre en Ukraine, l’escalade militaire en cours entre Israël et l’Iran ou la situation à Gaza. S’il a notamment exhorté l’Iran à négocier « avant qu’il ne soit trop tard », dans une référence directe au quatrième jour d’un conflit qui ne cesse de s’intensifier entre Tel Aviv et Téhéran, c’est avec la guerre en Ukraine que Donald Trump s’est distingué.

Dans un extrait télévisé de la chaîne Fox News relayé en ligne, le locataire de la Maison Blanche explique en effet que « le G7 était autrefois le G8 ». Et c’est donc sous les yeux d’un Mark Carney quelque peu décontenancé qu’il a taclé avec dureté son prédécesseur à la Maison Blanche, ainsi que l’ancien Premier ministre canadien : « Barack Obama et un certain (Justin) Trudeau ne voulaient pas de la Russie ».

« Je dirais que c’était une erreur, car je pense qu’il n’y aurait pas de guerre (en Ukraine) aujourd’hui si la Russie était présente. Et il n’y aurait pas de guerre aujourd’hui si Trump était président il y a quatre ans », a-t-il ajouté. « Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Mais avant, c’était le G8 ».

« Obama n’en voulait pas, et le chef de votre pays (Justin Trudeau), le fier chef de votre pays, ne le voulait pas (…) Vous savez, vous avez votre ennemi à la table des négociations… Il n’était pas vraiment un ennemi à l’époque », a-t-il surenchéri en s’adressant directement à Mark Carney et sans savoir qu’à l’époque, Justin Trudeau n’était pas encore Premier ministre puisqu’il s’agissait encore de Stephen Harper. Une erreur grossière qui en dit long sur l’obsession de Donald Trump pour l’action politique de Justin Trudeau. Et de son inculture concernant un pays qu’il rêve de voir devenir le 51e État des États-Unis.

Annexion illégale de la Crimée

Cette confusion écartée, Donald Trump a surtout fait référence avec ses déclarations à l’expulsion de la Russie du cercle de discussion des plus grandes puissances mondiales. Un événement survenu en 2014, lorsque le sommet du G8, organisé cette année-là à Sotchi, en Russie, avait été annulé puis relocalisé à Bruxelles en raison de l’expulsion de Moscou et de son président Vladimir Poutine.

Sauf que ce que Donald Trump oublie de dire en réécrivant de la sorte l’histoire de cette mise à la porte − ayant mené au retour du format G7 − c’est que la Russie avait été exclue du sommet des plus influentes puissances mondiales à cause de l’invasion de la péninsule de Crimée, en Ukraine. Lancée en février et mars 2014 par l’armée russe, cette opération militaire avait conduit à l’annexion de la région ukrainienne. Une annexion menée illégalement au regard du droit international, ce qui avait donc conduit les autres dirigeants à bannir la Russie de ses rangs pour le rendez du G8, alors prévu au mois de juin de la même année.

Malgré des faits historiques bien réels, Donald Trump a poursuivi son étonnante défense de la Russie en assurant que les membres du G7 avaient « chassé la Russie ». « Ce que j’ai qualifié de grave erreur, même si je n’étais pas en politique à l’époque ». En revanche, Donald Trump n’a pas plaidé pour un retour de Vladimir Poutine au sommet en cours, qui se tient du 15 au 17 juin. Se contentant de marteler une fois encore qu’exclure la Russie dix ans plus tôt était une « grave erreur ».

Avec notre rédaction pour Article de Maxime Birken

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