Ce qu’il faut retenir de la rencontre entre Trump et Macron

Poignées de mains appuyées, sourires complices… C’est à la Maison Blanche, dans le Bureau ovale, que les deux dirigeants ont répondu aux très nombreux journalistes après leurs échanges sur les deux sujets brûlants : les tarifs douaniers et la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron espère avoir été entendu par son homologue américain.

Droits de douane : un dialogue sous tension

« Notre volonté, c’est qu’il y ait une concurrence juste et équitable entre nos industries, des échanges plus fluides et encore davantage d’investissements », a déclaré Emmanuel Macron. Il a plaidé la cause de l’Union européenne face à la marée de nouveaux droits de douane promis par Donald Trump. « J’espère l’avoir convaincu ».

Le président américain reproche aux pays de l’Union européenne, dont la France, de traiter les États-Unis de manière « injuste ». Emmanuel Macron a souligné qu’il comprenait son attachement à rétablir la balance commerciale, évoquant des préoccupations similaires pour la France. Les discussions vont se poursuivre entre ministres et équipes techniques pour clarifier ces enjeux commerciaux.

« La TVA [de 20 % en France, NDLR] n’est pas un droit de douane », a notamment souligné Emmanuel Macron. « Ce n’est vraiment pas le moment d’augmenter les droits de douane. Pourquoi ? Parce que l’urgence, c’est d’augmenter nos dépenses en matière de défense et de sécurité. Comment voulez-vous qu’on le fasse si on est en guerre commerciale ? »

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a de son côté rencontré son homologue français, Éric Lombard, insistant sur l’importance des liens transatlantiques.

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La menace des droits de douane pèse particulièrement sur le Canada et le Mexique. Donald Trump a affirmé que son projet d’imposer de nouvelles taxes à ses voisins « progressait dans les temps ». À Mexico, la présidente Claudia Sheinbaum a exprimé l’espoir d’un accord avant la date limite du 4 mars pour éviter la mise en place de droits de douane sur les produits mexicains. Le président avait initialement annoncé une taxe de 25 % sur toutes les importations canadiennes et mexicaines avant de reculer en accordant un sursis de 30 jours début février. « Nous devons être capables de faire face à l’imprévisibilité du président Trump », a déclaré Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, tout en rappelant que la menace de taxes pourrait durer.

Guerre en Ukraine : « un chemin » pour mettre fin au conflit

Malgré d’importantes divergences, Emmanuel Macron s’est dit à la Maison Blanche « convaincu qu’il y avait un chemin » avec Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Le président français a insisté sur le fait qu’un accord de paix ne pouvait pas signifier une « capitulation » de Kiev et a évoqué la nécessité de « garanties de sécurité » pour éviter un nouvel assaut de Vladimir Poutine.

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Dans une interview à Fox News après leur rencontre, Emmanuel Macron a évoqué une possible « trêve » sur les infrastructures de transport aériennes et maritimes « dans les semaines à venir ». Si elle n’était pas respectée, « ce serait la meilleure preuve que la Russie n’est pas sérieuse ».

« Nous voulons un deal rapide mais pas un accord qui soit fragile », a dit le chef d’État français.

De son côté, Donald Trump a affirmé pouvoir mettre fin aux combats « en quelques semaines ». Il a aussi annoncé que les États-Unis étaient « très proches » d’un accord avec l’Ukraine sur l’accès aux minerais du pays, suggérant même une rencontre prochaine avec Volodymyr Zelensky à Washington. Le républicain, qui mise sur un dialogue direct avec Poutine, est resté flou sur d’éventuelles garanties de sécurité américaines pour les troupes européennes en Ukraine. Selon Emmanuel Macron, « les Européens sont prêts à envoyer des troupes pour vérifier que la paix est bien respectée » et renforcer leur défense, une demande récurrente de Donald Trump.

Le président français a rappelé que la Russie était « l’agresseur », tandis que Donald Trump continue de placer Moscou et Kiev sur un pied d’égalité, allant parfois jusqu’à rendre Volodymyr Zelensky responsable du conflit. En parallèle de cette rencontre, les États-Unis ont voté à l’ONU contre une résolution réaffirmant leur soutien à l’Ukraine, aux côtés de la Russie et de la Corée du Nord.

Donald Trump, qui se vante de son approche transactionnelle des relations internationales, a laissé entendre sur son réseau social que des « accords économiques majeurs » avec la Russie étaient envisageables. « Je fais des deals. Toute ma vie, c’est faire des deals. Je ne connais que ça », a-t-il martelé. Vladimir Poutine a renchéri en affirmant que des entreprises américaines et russes étaient déjà en contact, suggérant des investissements américains dans les territoires occupés d’Ukraine.

 (Avec AFP)

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