Alassane Ouattara et John Dramani Mahama appellent l’AES à réintégrer la Cedeao

À Abidjan, le 5 mars, les présidents ivoirien et ghanéen ont évoqué leur souhait d’aider le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans leur lutte contre le terrorisme. Ces trois pays avaient précisément évoqué le manque d’appui de l’organisation sous-régionale dans le domaine sécuritaire.

Rester en bons termes avec les juntes au pouvoir au Sahel. Lors de la visite mercredi 5 mars en Côte d’Ivoire du nouveau président du Ghana, John Dramani Mahama, pour rencontrer son homologue Alassane Ouattara, les deux hommes ont enjoint le Mali, le Niger et le Burkina Faso à revenir sur leur décision de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) l’avaient officiellement quitté en janvier.*

Disant souhaiter « être un pont entre la Cedeao » et les États en question, John Dramani Mahama souhaite pouvoir « travailler ensemble pour qu’ils restent dans la sous-région et faire une transition vers la démocratie constitutionnelle ». Lors d’un point presse commun, Alassane Ouattara est allé dans le sens du président ghanéen : « Je souhaite que l’appel du président Mahama puisse être entendu par ces trois pays frères, que nous puissions continuer ensemble au sein de la Cedeao », a-t-il assuré.

Entretenant de bonnes relations avec les autorités de l’AES – le Burkinabé Ibrahim Traoré s’était rendu à sa cérémonie d’investiture –, John Dramani Mahama s’est posé en négociateur. « Nous vous faisons confiance pour que vous puissiez les convaincre de rester dans la Cedeao, car il y va de l’avenir des peuples de l’Afrique de l’Ouest », a lancé Alassane Ouattara, qui espère pouvoir s’appuyer sur lui. Des missions de médiation avaient déjà été menées avec le Togo et le Sénégal pour tenter d’empêcher le divorce, sans succès.

Main tendue dans la lutte contre le terrorisme

« Nous sommes prêts à les aider à combattre le terrorisme », a aussi déclaré John Dramani Mahama, alors que l’AES souhaite mettre en place une force conjointe d’environ 5 000 soldats. Au moins la moitié du territoire malien et burkinabè échappe à Bamako et à Ouagadougou, et les groupes jihadistes y sont largement implantés.

À lire Ghana-Côte d’Ivoire : ce que John Dramani Mahama attend d’Alassane Ouattara

Le Mali, le Burkina et le Niger avaient notamment reproché à la Cedeao son manque d’aide sur le plan sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme. Ils n’acceptaient par ailleurs pas l’appui militaire français à plusieurs des pays membres, pour des questions de souveraineté. Les relations avec Paris restent aujourd’hui tendues.

Pour tenter de faire revenir les trois pays dans la Cedeao, John Dramani Mahama avance un argument en particulier : « Il y a plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent ».

(Avec AFP)

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