La Chine teste des barges de débarquement et renforce les craintes autour d’une invasion de Taïwan

Des manœuvres militaires qui se multiplient autour de l’île, une « réunification » avec la Chine que « personne ne peut arrêter » selon le président Xi Jinping… Voilà des années que Pékin intensifie la pression militaire et politique sur Taïwan où les habitants vivent constamment dans la crainte de voir l’armée chinoise envahir leur territoire.

Une crainte renforcée ces derniers jours avec l’émergence sur les réseaux sociaux de photos et vidéos dévoilant trois barges de débarquement se dressant au-dessus de l’eau et reliées entre elles par des ponts. Une structure qui fait penser à la construction d’un port artificiel semblable (mais plus sophistiqué) au port Mulberry conçu par les Alliés à Arromanches lors du Débarquement de 1944 en Normandie.

Débarquer des centaines de véhicules

Selon CNN, les premières images des barges chinoises ont été captées depuis une plage de Zhanjiang dans la province de Guangdong qui abrite la flotte de la mer du Sud de l’Armée populaire de libération (APL). Le média américain précise que l’immense construction mesure environ 800 mètres de long. De quoi amarrer des navires rouliers (Ro-Ro) et donc potentiellement de décharger divers véhicules militaires dont des chars et autres équipements lourds. Sur des images satellites du 21 mars, on voit d’ailleurs un ferry accosté le long des barges, lesquelles ont été déplacées d’environ 15 kilomètres vers le sud.

Dès janvier, le site Naval News révélait que la Chine construisait « au moins trois nouvelles barges spéciales » et « probablement cinq ou plus ». « Elles sont dotées de ponts routiers inhabituellement longs partant de leur proue. Cette configuration les rend particulièrement pertinentes pour tout futur débarquement des forces de la RPC (République populaire de Chine) sur les îles taïwanaises », soulignait le média spécialisé.

Interrogé par CNN, J. Michael Dahm, ancien officier de renseignement de la marine américaine et chercheur au Mitchell Institute for Aerospace Studies, estime que ces barges constituent une réelle « innovation », notamment par « le volume » de véhicules « qu’ils pourraient potentiellement déployer sur une plage isolée, un port endommagé ou une zone de débarquement austère ».

« Probablement plusieurs centaines par heures », indique-t-il.

« Il n’y a rien de comparable en Occident. Je n’ai jamais rien vu de tel que ce que nous voyons ici », observe également Thomas Shugart, ancien sous-marinier américain et chercheur principal adjoint au Center for a New American Security.

Une puissance militaire renforcée

Le ministère de la Défense de Taïwan a également réagi en expliquant avoir évalué que ces nouvelles barges chinoises étaient « conçues avec une rampe extensible pour servir de quai de fortune, permettant le déchargement rapide de chars de combat et de divers véhicules en soutien aux opérations amphibies ».

Au-delà de ces barges, la Chine renforce depuis des années sa puissance militaire et notamment sa marine. D’ici 2030, la flotte chinoise devrait compter 400 navires contre 340 actuellement ainsi que cinq porte-avions, l’objectif de Pékin étant de rivaliser avec la marine américaine à horizon 2049.

Mardi, lors d’une audition au Sénat, la directrice du renseignement américain Tulsi Gabbard, a d’ailleurs déclaré que la Chine était le « concurrent stratégique le plus fort » des États-Unis. « L’armée chinoise déploie des moyens avancés tels que des missiles hypersoniques, des aéronefs furtifs, des sous-marins avancés, du matériel de guerre informatique et un arsenal plus important d’armes nucléaires », a-t-elle décrit.

Source Challengesradio.net

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