L’Algérie n’importera plus de blé à partir de 2026

L’Algérie a annoncé une nouvelle stratégie de sa politique agricole : le pays prévoit de cesser totalement ses importations de blé à partir de 2026. Cette initiative, dévoilée par Youcef Cherfa, ministre de l’Agriculture, a été confirmée lors d’une visite dans la wilaya de Boumerdès, le 24 mars 2025. L’objectif est clair : réduire la dépendance extérieure tout en renforçant l’autosuffisance alimentaire du pays.

Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une promesse du président de la République, visant à atteindre une indépendance totale en matière de blé d’ici trois ans. Un défi ambitieux, mais qui repose sur des investissements stratégiques dans le secteur agricole. Ces investissements ont déjà permis une augmentation significative des surfaces cultivées et devraient se poursuivre pour garantir des récoltes plus abondantes et plus régulières.

L’Algérie se fixe un objectif ambitieux et stratégique : celui d’une autosuffisance complète en blé d’ici 2026. Grâce à des investissements dans les infrastructures de stockage, l’irrigation, et le soutien aux agriculteurs, le pays entend renforcer sa souveraineté alimentaire et réduire sa dépendance aux importations. Si ce défi est relevé avec succès, il pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire de l’agriculture algérienne, contribuant ainsi à la stabilité économique et à la sécurité alimentaire à long terme.

Vers l’autosuffisance en blé

En 2024, la production céréalière algérienne a atteint environ 22,2 millions de quintaux. Cependant, pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations, l’Algérie ambitionne d’atteindre une production de 71 millions de quintaux d’ici 2025. Cette ambition se traduit par une forte augmentation des surfaces cultivées, mais aussi par un soutien technique accru aux agriculteurs, notamment en matière d’irrigation et de technologies de culture.

L’une des stratégies phares de cette politique est l’extension des terres agricoles irriguées. D’ici quatre ans, le pays prévoit de porter à 3 millions d’hectares la superficie totale des terres agricoles irriguées, avec un accent particulier sur les zones arides du sud, où les rendements agricoles peuvent être maximisés grâce à des méthodes d’irrigation modernes.

Renforcement des infrastructures de stockage

Une autre pierre angulaire de cette stratégie est le développement des infrastructures de stockage. Actuellement, l’Algérie dispose de capacités de stockage de 4 millions de tonnes de céréales, mais l’objectif est d’atteindre 9 millions de tonnes d’ici 2026. Plusieurs projets sont en cours pour construire des silos et centres de stockage dans différentes wilayas du pays, notamment à Tiaret, Tlemcen et Adrar.

En mars 2025, Youcef Cherfa a posé la première pierre de silos de stockage dans la commune de Si Mustapha, un projet stratégique pour augmenter les capacités de stockage dans la région. Ces infrastructures permettront non seulement de stocker les récoltes futures, mais aussi de garantir la sécurité alimentaire du pays en cas de mauvaises récoltes.

Réduction des importations et économies substantielles

L’ambition de l’Algérie ne se limite pas à l’augmentation de la production. Le pays vise également une réduction drastique des dépenses liées aux importations de blé et d’autres céréales. En 2024, les importations de céréales et légumineuses coûtaient environ 799 millions de dollars. L’Algérie souhaite réduire ce montant à 421 millions de dollars dès l’année prochaine, grâce à l’accroissement de la production locale.

Cesser d’importer du blé et atteindre l’autosuffisance en céréales représente un défi majeur, mais également une opportunité pour renforcer la résilience économique du pays. Cela permettra non seulement de réduire la dépendance aux fluctuations du marché international, mais aussi de créer des emplois dans les secteurs agricoles et de la transformation alimentaire.

L’accent mis sur la modernisation de l’agriculture et la réduction des importations de blé a également des répercussions sur la politique énergétique du pays, car il encouragera l’optimisation des ressources locales et une meilleure gestion de l’eau, essentielles dans un pays où les conditions climatiques peuvent être difficiles.

Article de Damy. Rahman

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