Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays-clés européens se retrouvent ce lundi à Londres pour des discussions « capitales » sur l’Ukraine, deux jours après l’ultimatum adressé par les alliés de Kiev à Moscou pour accepter un cessez-le-feu.
Autour du chef de la diplomatie britannique David Lammy, sont présents à Lancaster House ses homologues allemand, polonais et espagnols. La France sera représentée par le ministre chargé de l’Europe Benjamin Haddad, et l’Union européenne par sa cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas. Un représentant italien sera également présent pour cette réunion au format dit « Weimar », lancé en février dernier et qui s’est déjà réuni six fois depuis.
« C’est le moment pour Vladimir Poutine de prendre au sérieux la paix en Europe, de prendre au sérieux un cessez-le-feu et de prendre au sérieux les pourparlers », a déclaré David Lammy.
« Pour engager des pourparlers de paix, il doit y avoir un cessez-le-feu », a insisté de son côté la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas. « Nous devons mettre la pression sur la Russie car elle joue un jeu », a ajouté la responsable estonienne. Le ministre français chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a aussi souligné qu’une « trêve inconditionnelle » était une condition pour la tenue de négociations.
Ces « discussions capitales » portent sur « les efforts conjoints afin de renforcer la sécurité européenne et pour une paix juste et durable en Ukraine », a indiqué le Foreign Office dans un communiqué. « Nous devons rester unis, alliés dans la protection de la souveraineté, de la paix et de l’Ukraine », a déclaré David Lammy, cité dans ce communiqué. Selon lui, les dirigeants européens sont face à un « défi » qui « ne concerne pas seulement l’avenir de l’Ukraine » mais « qui est existentiel pour l’Europe dans son ensemble ».
Le chef de la diplomatie britannique s’est entretenu dimanche avec son homologue américain Marco Rubio, qui lui a assuré que « la priorité numéro un de Washington est d’obtenir une fin des combats et un cessez-le-feu immédiat », selon la porte-parole de ce dernier, Tammy Bruce.
Côté français, on entend notamment insister lors de la réunion sur « la nécessité de maintenir et d’accroître la pression sur la Russie », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Cette réunion intervient deux jours après le déplacement à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, du Premier ministre polonais Donald Tusk et du Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de la « coalition des volontaires ».
Ultimatum adressé à Moscou
L’Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à partir de ce lundi, faute de quoi la Russie s’exposerait à de nouvelles « sanctions massives ».
Le ministère britannique des Affaires étrangères indique que Londres annoncera lundi « de nouvelles sanctions contre les acteurs soutenant l’invasion illégale » de l’Ukraine par la Russie. La semaine dernière, le Royaume-Uni a étendu ses sanctions contre la « flotte fantôme » utilisée par Moscou pour exporter son pétrole et son gaz.
Sans répondre directement à l’ultimatum des alliés de Kiev, le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt « à des négociations sans aucune condition préalable » et a proposé de les entamer dès jeudi à Istanbul.
Du coup, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a invité dimanche Vladimir Poutine à le rencontrer « personnellement » jeudi à Istanbul. Il n’était pas clair dans l’immédiat si Volodymyr Zelensky mettait comme condition à sa venue en Turquie l’acceptation au préalable d’une trêve par la Russie.
Le président américain Donald Trump a lui exhorté dimanche l’Ukraine et la Russie à se rencontrer « immédiatement », sans attendre un cessez-le-feu.
Source Reuters avec AFP