Plus l’indignation mondiale monte et s’exprime face au génocide en cours dans la bande de Gaza, plus l’administration états-unienne et le gouvernement israélien brouillent les pistes. Une trêve entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 Israéliens – dont 8 morts – en échange de la libération de près de 1 800 prisonniers palestiniens.
Sur 251 otages, 57 restent détenus à Gaza, dont au moins 34 sont décédés selon les autorités israéliennes. Mais, le 18 mars, Benyamin Netanyahou a décidé unilatéralement de rompre ce cessez-le-feu en vigueur depuis deux mois. Les bombardements n’ont pas cessé depuis et l’aide humanitaire a été utilisée comme une arme contre les Palestiniens.
Des négociations qui virent au jeu de dupes
Paradoxalement, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas n’ont jamais cessé. Pour Washington et Tel-Aviv, il convient de faire croire à l’opinion publique internationale que si la guerre se poursuit c’est à cause de l’intransigeance de l’organisation islamiste palestinienne. L’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, n’a soumis une proposition au Hamas qu’après l’accord d’Israël.
Américains et Israéliens se mettent d’accord, concoctent un plan à partir de leurs propres buts politiques puis mettent les Palestiniens sous pression pour qu’ils acceptent. Donald Trump assurait, vendredi, qu’un accord sur un cessez-le-feu à Gaza était « tout proche ». Le même jour, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait sommé le Hamas d’accepter la proposition américaine sous peine d’« être anéanti ».
La réponse du mouvement était « positive », selon une source citée par l’AFP, mais le Hamas insiste sur « la garantie d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait total d’Israël » de la bande de Gaza. Une réponse « complètement inacceptable » pour Steve Witkoff, qui ajoutait que « cela ne fait que nous faire revenir en arrière ».
Fort de ce bouclier états-unien, Netanyahou poursuit le massacre. Un massacre humain et politique. Ce dimanche 1er juin, les soldats israéliens ont ouvert le feu sur des Palestiniens rassemblés sur des sites de distribution d’aide gérés par le Gaza Humanitarian Foundation (créé par Israël et soutenu par les États-Unis) dans le sud et le centre de Gaza, tuant au moins 31 personnes.
Si le premier ministre israélien ne veut pas envisager la fin de la guerre, c’est aussi parce qu’elle marquerait la possibilité d’un nouveau processus pour la création réelle d’un État de Palestine. Une délégation de pays arabes qui devait discuter de cette question (à l’ordre du jour de la conférence de l’ONU coprésidée par la France et l’Arabie saoudite le 17 juin) a été empêchée de se rendre à Ramallah samedi.
« Un tel État deviendrait sans aucun doute un État terroriste au cœur du territoire d’Israël », a expliqué un officiel israélien. Quant à l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, échaudé par les déclarations d’Emmanuel Macron sur une possible reconnaissance d’un État de Palestine, il a lancé : « Si la France est vraiment déterminée à voir un État palestinien, j’ai une suggestion à lui faire : tailler un morceau de la Côte d’Azur. »
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Source l’Humanité