Commerce extérieur : la France échappe à la tempête américaine
C’est une situation humanitaire catastrophique à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Surpeuplée à plus de 180%, soit bien plus que la moyenne nationale de 135%, la prison devient un enfer à vivre, autant pour les détenus que pour les surveillants pénitentiaires, qui alertent sur leurs conditions de travail.
« On s’occupe seul de 150 détenus »
« Si on parle de condition humaine, à trois personnes dans une cellule, c’est inhumain pour les surveillants qui travaillent dedans », dénonce David Mathieu, du syndicat des personnels pénitentiaires.
« Quand on arrive dans l’aile, on a 150 détenus à s’occuper et on est seul. Forcément, ça n’engendre pas le même rapport. Plus ça va et plus ça augmente. Et puis, cela n’a pas l’air de s’arrêter. D’habitude, quand on arrive à l’été, les détenus sortaient, on pouvait souffler un peu. Là, maintenant, on ne souffle plus du tout », se désole-t-il.
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Dans ce climat extrêmement tendu et face aux risques d’agression, le surveillant s’inquiète pour sa sécurité. « Ils nous menacent, ils nous insultent, ils provoquent les agents qui font des heures supplémentaires en pagaille, avec des horaires en décalé. Cela pose un problème de fatigue, d’usure mentale. L’inquiétude, elle va de jour en jour. On va au travail, on ne sait jamais si on va ressortir sans avoir une blessure. »
La réinsertion des détenus délaissée
David Mathieu explique également que les détenus, « pour s’en sortir », préfèrent « agresser un surveillant que de s’agresser entre eux ». De cette manière, « ils se disent qu’ils vont avoir moins de problèmes, ou ils vont être seuls en cellule au quartier disciplinaire », conclut-il.
Avec ces conditions, certains accompagnements sont complètement délaissés, notamment en ce qui concerne la réinsertion des détenus. En France, plus de 83.000 personnes sont détenues, un record inégalé.
Source Euronews
