Reconnaissance de l’État de Palestine : à la conférence de l’ONU, la France échoue à rallier la Grande-Bretagne

Six jours et toujours rien. L’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance officielle, en septembre, de l’État de Palestine par la France n’a, à ce stade, pas enclenché de dynamique. Le temps diplomatique a certes son propre rythme, mais l’Élysée doit trouver ce dernier bien lent.

Dans un entretien à l’hebdomadaire la Tribune dimanche, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, annonçait que « des pays européens confirmeront à leur tour leur intention de reconnaître l’État de Palestine » lors d’une conférence qui s’est tenue lundi et mardi à New York sous l’égide des Nations unies. Cette dernière – qui réunissait les ministres des Affaires étrangères – s’est pourtant terminée, mardi 29 juillet, sans « ralliement ».

Une lettre de 250 députés

Paris compte notamment sur Londres, autre membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, mais Keir Starmer, n’a toujours pas franchi le pas. Le premier ministre britannique a déclaré dans un communiqué, publié peu après l’officialisation par Emmanuel Macron de la position française, qu’une telle décision devait s’inscrire dans « un plan plus large qui aboutirait finalement à une solution à deux États et à une sécurité durable pour les Palestiniens et les Israéliens ».

Mais selon le New York Times, qui a recueilli, sous couvert d’anonymat, les propos de deux hauts responsables du gouvernement britannique, « la Grande-Bretagne envisage désormais plus activement la reconnaissance d’un État palestinien, un revirement spectaculaire motivé par le dégoût du public face aux images d’enfants affamés à Gaza et par la pression intense exercée sur le premier ministre Keir Starmer par les députés de son propre Parti travailliste ».

Plus de 250 députés, membres de neuf partis, dont le Parti travailliste, ont signé une lettre adressée à Keir Starmer et au ministre des Affaires étrangères, David Lammy, exhortant la Grande-Bretagne à reconnaître la Palestine. Ils estiment que cette démarche aurait un impact en raison du rôle joué par la Grande-Bretagne dans la création de l’État d’Israël.

Changement timide

Certains élus ont tenté de faire valoir l’argument selon lequel une initiative de cette nature signifierait que le gouvernement ne reste pas les bras croisés face à la tragédie à Gaza. Les membres du cabinet font également pression. Le premier ministre travailliste, dont le taux de popularité est en chute libre depuis son accession au pouvoir, doit aussi tenir compte d’une opinion publique favorable aux droits des Palestiniens à l’autodétermination. Il a donc rappelé les ministres, partis en vacances, pour une réunion d’urgence, qui doit se tenir cette semaine sur ce sujet.

Depuis son arrivée au 10, Downing Street, l’attitude officielle de la Grande-Bretagne a timidement changé. L’an dernier, certaines livraisons d’armes ont été arrêtées, et le financement de l’Unrwa, la principale agence de secours des Nations unies pour les Palestiniens, rétabli. Mais Keir Starmer bute encore sur la marche de la reconnaissance d’un État de Palestine. Pour combien de temps ?

Source l’humanité

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