Egypte : les autorités encadrent pour la première fois le tarif du pain

En Egypte, premier importateur de blé russe et ukrainien, les autorités décident pour la première fois d’encadrer le tarif du pain non subventionné dont la hausse a atteint jusqu’à 50%. Le scénario d’une dévaluation de la livre égyptienne devient de plus en plus probable.

Le président Abdel Fattah al-Sissi en personne a convoqué mardi dernier les plus hauts responsables du pays, où « maintenir un prix abordable pour les denrées de base est le socle de la stabilité du régime depuis 60 ans », explique Michaël Tanchum du Middle East Institute, rapporté par l’AFP.

L’Egypte, premier importateur de blé du monde, et ses 103 millions d’habitants – dont le tiers vivent sous le seuil de pauvreté – ont été fortement impactés par la guerre russo-ukrainienne et ses effets sur le commerce mondial. Car, en Egypte, 85% du blé et 73% de l’huile de tournesol viennent des deux pays en guerre.

Et alors que le ramadan, mois de la surconsommation dans les pays musulmans, approche, l’inflation caracole déjà pour la première fois en trois ans à 10%, portée par les prix des aliments en hausse de 20,1%. A cela, s’ajoute un autre risque, prévient la banque JP Morgan qui anticipe une dévaluation de la livre égyptienne qui serait probablement. Le pays pourrait avoir besoin d’une aide supplémentaire du FMI si les pressions sur les marchés financiers continuent de s’intensifier, selon JP Morgan.

Révision à la hausse du budget d’achat de blé

Pour anticiper « une crise du pain », le gouvernement a déjà annoncé avoir rehaussé son budget pour l’achat de blé de 865 millions d’euros. Une mesure qui s’ajoute à des subventions de plus de cinq milliards d’euros pour les denrées de base, dont plus de 57% uniquement pour le pain, qui profitent à plus de 70% des Egyptiens.

En échange, le Premier ministre, Mostafa Madbouli, a exhorté les commerçants à « ne pas exploiter la situation », tout en appelant les Egyptiens à « être raisonnable dans leur consommation pour ne pas forcer (l’Etat) à devoir se tourner vers des marchés mondiaux » où les prix flambent.

Source TA

Challenges Radio

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