Avec l’asséchement des principaux barrages hydroélectriques du pays et les délestages à répétition, le secteur minier, notamment l’exploitation du cuivre, risque d’être affecté par le déficit en électricité.
Encore une fois, le sécheresse accentuée par le phénomène météorologique El Nino a eu d’importantes répercussions sur l’économie zambienne. Lundi dernier, Zesco (Zambia Electricity Supply Corporation, NDLR), la compagnie publique d’électricité, a annoncé son intention d’importer de l’électricité pour éviter un déficit énergétique qui pourrait affecter son industrie du cuivre. « La Zambie s’attend à un déficit de production d’électricité de 700 mégawatts cette année », révèle la compagnie dans un communiqué.
« Nous négocions des importations supplémentaires d’électricité qui seront stratégiquement allouées à des secteurs cruciaux, notamment l’exploitation minière, l’agriculture et l’industrie manufacturière, afin de soutenir la stabilité et la croissance économiques », précise encore Zesco.
La semaine dernière, Zesco a averti les sociétés minières de la survenue de fluctuations dans la fourniture d’électricité en raison de la réduction de la capacité de production, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la production de cuivre du pays, notamment chez le canadien First Quantum – une production de 420.000 tonnes de cuivre prévue en 2024 – qui chercher à importer quelque 80 MW d’électricité pour ses mines de cuivre.
4 % de la production mondiale
Deuxième plus grand producteur de cuivre d’Afrique et septième à l’échelle mondiale, la Zambie a enregistré une baisse de production de ce minerai d’environ 698.000 tonnes en 2023, contre 763.000 tonnes l’année précédente, selon la Chambre nationale des mines. Le pays représente 4% de la production mondiale, les plus grands producteurs étant le Chili, le Pérou, la Chine et la République démocratique du Congo. Les exportations de cuivre de la Zambie ont augmenté de 0,17 % en 2022 par rapport à 2021, la plus grande partie étant exportée vers la Chine.
La semaine dernière, le Conseil de la Chambre nationale des mines avait appélé Zesco, le gouvernement et l’ensemble du secteur de l’énergie à donner la priorité à la protection de la ventilation des mines souterraines, de l’infrastructure d’assèchement des mines et des fours des fonderies de cuivre contre les dommages irréparables liés aux coupures d’électricité en période de délestage.