Afrique de l’Ouest : la CEDEAO va approfondir l’intégration commerciale avec le Cap-Vert

La CEDEAO a lancé des études autour de la création d’une liaison maritime entre ses pays membres et le Cap-Vert. Objectif : favoriser une coopération commerciale profitable aux marchés de la sous-région.

Le transport régulier de marchandises entre les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Cap-Vert se effectif au travers d’une ligne maritime bientôt créée. En visite à Praia hier, jeudi -où il a rencontré le président capverdien José Maria Neves et son ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration régionale Rui Figueiredo Soares- Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO en a révélé le projet à la presse. « Les études ont déjà commencé, nous voulons le mettre en pratique rapidement. Le Cap-Vert importe d’Europe, du Brésil, et tout va bien, mais il faut s’assurer que les pays dans la région bénéficient du marché cap-verdien », a-t-il déclaré à la presse locale.

Un «vieux» membre qui cherche à se repositionner

Pour rappel, la CEDEAO compte quinze membres dont trois (Mali, Guinée et Burkina Faso) sont suspendus depuis les coups d’Etats de l’année dernière. Le Cap-Vert a rejoint l’organisation sous-régionale en 1976, soit un an après sa création. Mais, 46 ans plus tard, l’archipel lusophone reste encore peu intégré à l’ensemble. D’ailleurs la présidence de la Commission de la CEDEAO -attribuée aux pays membres suivant l’ordre alphabétique- qui devait lui revenir en 2018, a plutôt été décernée à la Côte d’Ivoire, ravivant le sentiment d’isolement des autorités capverdiennes. Parmi les raisons invoquées à l’époque : les arriérés de redevances communautaires qui s’élevaient, selon RFI à environ 25 millions de dollars.

Début 2020, Praia prévoyait de renégocier les avantages mutuels de son intégration au sein de la CEDEAO, faisant valoir notamment sa petite taille (4 033 km2 pour 583 255 habitants) et son exposition à de nombreuses vulnérabilités en tant qu’Etat insulaire, tout en faisant valoir l’intérêt pour la CEDEAO d’avoir en son sein un archipel. A ce stade, rien ne filtre quant à l’évolution de ce dossier. Mais après sa rencontre avec Kassi Brou, le ministre des Affaires étrangères a assuré que le Cap-Vert consent à d’ « immenses efforts » pour payer ses redevances communautaires, afin d’améliorer sa situation au sein de l’organisation sous-régionale.

Etablir un business gagnant-gagnant

Au travers d’une intégration commerciale approfondie avec le Cap-Vert, estime le chef de la CEDEAO, les pays peuvent tirer « un avantage concurrentiel très fort dans tout ce qui est technologique et cela peut profiter à nos deux parties. C’est l’objectif de l’intégration régionale ».

Jusqu’ici, la moyenne des échanges commerciaux entre les pays de la CEDEAO s’établie à 15%. Cependant, les échanges entre le Cap-Vert et ses voisins ne représente que 2% du commerce extérieur de l’archipel.  C’est dire le potentiel à exploiter, alors que Praia est un gros importateur alimentaire notamment.

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