Allemagne : accord avec Doha pour importer du GNL du Qatar

L’Allemagne, qui cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d’un accord énergétique de long-terme avec le Qatar, a annoncé dimanche le ministère qatari de l’Energie.

Dans sa volonté de sortir de sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie qui représente 55% de ses importations de gaz, l’Allemagne, qui craint de manquer de gaz l’hiver prochain, a annoncé l’accélération de la construction de deux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le cadre d’un accord énergétique de long-terme avec le Qatar, a annoncé dimanche le ministère qatari de l’Energie. Objectif : permettre l’importation à long terme de GNL. Cet accord a été conclu lors d’une visite à Doha du ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, alors que Berlin a entamé des démarches pour diversifier l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne. Le Qatar est l’un des trois plus gros exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL). La construction de tels terminaux avait été lancée en 2019 par le gouvernement d’Angela Merkel. Ces projets, menés par des acteurs privés, sont subventionnés par les pouvoirs publics.

Le Qatar et l’Allemagne « se sont mis d’accord pour que leurs entités commerciales respectives se réengagent et fassent avancer les discussions sur la fourniture de long-terme de LNG du Qatar à l’Allemagne », a-t-il ajouté. Plusieurs années de discussions avec Berlin n’avaient, auparavant, pas abouti « à des accords définitifs en raison du manque de clarté sur la place du gaz à long-terme dans le bouquet énergétique de l’Allemagne et sur les infrastructures d’importation de GNL requises ». Doha a invoqué le coût énorme des investissements dans la production de gaz pour justifier la nécessité de contrats de longue durée. Le Qatar prévoit d’augmenter sa production de GNL de 50% d’ici à 2027.

Le gaz chauffe 50% des logements allemands

Aujourd’hui, l’Allemagne reçoit l’ensemble de son approvisionnement en gaz via des pipelines, provenant majoritairement de Russie qui représente plus de la moitié de ses importations. Le gaz est déterminant pour le pays puisqu’il chauffe 50% des logements et représente 26,7% de la consommation primaire d’énergie. Le recours à cette énergie devrait même augmenter, dans le cadre de la transition énergétique, pour remplacer le nucléaire et le charbon en tant qu’appoint des renouvelables.

Début mars, le gouvernement allemand a annoncé avoir conclu un accord pour la construction d’un premier terminal méthanier important de gaz liquéfié (GNL) situé à l’embouchure de l’Elbe, sur le site de Brunsbüttel » situé dans le nord du pays, selon le communiqué du ministère. La construction de terminaux méthaniers permettra d’importer du gaz liquéfié via la mer. L’Allemagne ne dispose d’aucun équipement de ce type pour l’instant. De tels terminaux permettrait à Berlin de diversifier ses fournisseurs, en augmentant ses commandes depuis les États-Unis, le Qatar, ou encore le Canada.

Aux Etats-Unis, huit terminaux permettent actuellement d’exporter 400 millions de mètres cubes de gaz par jour et quelque 14 nouveaux terminaux ont déjà été approuvés par la Commission fédérale de régulation de l’énergie (Ferc). C’est le cas de Driftwood LNG, le futur site de liquéfaction et terminal d’exportation de Tellurian, au sud de Lake Charles.

Le Japon appelle les Emirats à augmenter leur production de pétrole

Le ministre japonais des Affaires étrangères a appelé dimanche les Emirats arabes unis à augmenter leur production de pétrole, dont le prix s’est envolé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, deuxième plus grand exportateur de brut au monde. Malgré les demandes des pays du G7, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les Emirats sont membres, et ses alliés au sein de l’Opep+ où figure la Russie, se refusent à augmenter leur production pour soulager le marché, s’en tenant à un relèvement graduel de 400.000 barils par jour chaque mois.

L’invasion de l’Ukraine le 24 février a créé une forte volatilité sur les marchés du pétrole. De plus, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé d’arrêter d’importer du pétrole de Russie.

Le ministre japonais s’est entretenu avec son homologue émirati cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane et le ministre de l’Industrie Sultan al-Jaber, alors que le Japon importe près d’un tiers de ses besoins en pétrole des Emirats.

L’Agence internationale de l’Energie (AIE) a prévenu mercredi que le ralentissement de la croissance consécutif à la guerre en Ukraine pourrait faire baisser la consommation mondiale de 1,3 million de barils par jour sur les trois derniers trimestres de l’année. Mais elle a aussi averti que les perturbations affectant les exportations russes menaçaient de déclencher « un choc mondial de l’offre », privant le marché mondial de 3 millions de barils par jour, un volume qui pourrait augmenter si les sanctions contre Moscou deviennent plus sévères. L’AIE a dit espérer vendredi que la prochaine réunion de l’Opep et des alliés de l’accord Opep+, le 31 mars, permettrait de « soulager le marché ».

(Avec AFP)

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