Au Canada, l’ivoirien Jean-Marc Eliaka transforme le coprah en or

Selon les statistiques nationales canadiennes, le nombre d’Africains immigrant au Canada serait en constante hausse. On y dénombrerait une hausse de 110 000 personnes par an sur les cinq dernières années. Et au fur et à mesure que la diaspora africaine prend de l’épaisseur, ses besoins suivent aussi la même tendance. Basé près d’Edmonton, l’homme d’affaires Jean-Marc Eliaka, installé au Canada depuis les années 2000, a senti le bon filon. Sa cible: l’importation du coprah de la Cote d’ivoire à destination de l’Amérique du Nord.

Tout part d’une étude, celle concernant le coprah. C’est grâce à ce
produit, dont la Côte d’Ivoire est le 5 ème exportateur mondial selon plusieurs sources concordantes que, la famille Eliyaka a saisi cette opportunité, pour travailler avec des producteurs de la filière. L’objectif: trouver une quantité non négligeable, pour l’exporter en Amérique du nord et en Europe, en étant le fournisseur principal. C’est ainsi que Natural Products Import-export Inc prend naissance. «Mon frère se trouvait sur place, dans la région du Grand-Bassam pour sélectionner le coprah en lien avec les entreprises transformatrices qui sont exigeantes sur la qualité», indique Jean-Marc Eliyaka.
Depuis la création de Natural Product «les exportations passent de 12 tonnes à 300 tonnes/an» rajoute l’entrepreneur ivoirien. La présence sur place de son frère vise à accroître la productivité du cocotier et améliorer sa compétitivité».
Les potentialités restent énormes. Plus de 7 000 hectares de cocoteraies ont été plantées au cours des dernières années, laissant prévoir un supplément de récolte équivalent à plus de 20 000 tonnes de coprah dans le Grand Bassam, situé dans le sud de la Côte D’Ivoire…«Pour l’Europe, le principal importateur se trouve en Hollande, alors que le coprah s’exporte aussi en Amérique du Nord -Etats-Unis et Canada», indique avec fierté Jean-Marc Eliaka.

Si le coprah résiste bien aux crises, la diversification est aussi une impérieuse nécessité pour les acteurs du secteur qui ne peuvent pas tout miser sur le coprah.«Nous exportons aussi de l’avocat pour augmenter notre chiffre d’affaires en pensant à d’autres marchés» détaille Jean-Marc Eliaka.
D’autres études de marché sont en phase de finalisation, pour connaitre
les demandes de l’industrie agro-alimentaire, incluant aussi l’industrie
pharmaceutique en Amérique du nord qu’en Europe sur l’utilisation
d’autres produits naturels «A titre d’exemple, la Cote d’Ivoire occupe le
deuxième rang de producteur mondial de Cola derrière le Nigeria. La récolte annuelle ivoirienne oscille entre 50000 et 70000 tonnes, en faible progression jusqu’en 1995, elle était déjà de 74700 t. Le pays exporte bon an mal an, entre 20000 et 30000 t mais ses recettes d’exportation ont connu une forte baisse depuis 1986 puisqu’elles sont passées de 3,2 milliards en 1991 à 515 millions en 1995. Le chiffre d’affaire annuel est de plus de 140 milliards.
Environ 30% de la production ivoirienne de cola est exportée vers la sous-région, et nous pensons à d’autres produits tout aussi significatifs comme le Karité, le Gingembre » conclue notre interlocuteur, qui réfléchit aussi sur le marché sous-régional, voir régional. Et comme le Canada tend à devenir un marché diasporique important, la demande ne risque ainsi pas de fléchir d’ici les prochaines années.

Par Rudy Casbi

Challenges Radio

Read Previous

Côte d’Ivoire : seize morts dans des violences pré-électorales à Dabou, le CSG sur le front du dialogue

Read Next

Au Mali, l’Emirati Amea Power relance son projet énergétique de 60 millions USD à Selingué

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.