Bataille au G20 : les Occidentaux veulent sortir les Russes, la Chine est contre..

Les dirigeants de l’Union européenne et Joe Biden se réunissent en cette fin de semaine à Bruxelles pour divers sommets et annoncer notamment de nouvelles sanctions contre la Russie. Les États-Unis ont évoqué la possible exclusion de Moscou de certaines institutions, comme le G20. Une mise à l’écart à laquelle s’oppose la Chine, argumentant « qu’aucun membre n’a le droit de priver un autre pays de son statut de membre ».

Déjà exclue du G8 (le groupe des plus grands pays industrialisés) depuis 2014 après l’annexion de la Crimée, la Russie va-t-elle être écartée du G20, le groupe des 20 premières économies mondiales ? C’est en tout cas une idée évoquée par Jake Sullivan. Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden a indiqué mardi 22 mars réfléchir à une possible exclusion de la Russie d’instances internationales pour alourdir les sanctions contre l’offensive militaire russe en Ukraine. Tout en indiquant que Washington voulait d’abord consulter ses alliés « concernant des institutions précises et des décisions précises ».

Pour le moment, il est toujours prévu que Vladimir Poutine se rende au prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement du G20 prévu en novembre à Bali, d’après l’ambassadrice russe en Indonésie, Lioudmila Vorobieva. Pour rappel, l’Indonésie assure la présidence tournante du G20 en ce moment. Sa venue « dépendra de beaucoup de choses, notamment de la situation liée au Covid, qui s’améliore à présent. Mais jusqu’à présent l’intention est qu’il vienne », a-t-elle indiqué ce mercredi 23 mars.

Une source diplomatique européenne a confié à Reuters que les membres européens du G20 avaient fait part de leur préoccupation à l’Indonésie. « Il a été clairement indiqué à l’Indonésie que la présence de la Russie aux prochaines réunions ministérielles serait très problématique pour les pays européens », a expliqué cette source, tout en reconnaissant qu’il n’y a pas de procédure claire pour exclure un pays. Le ministère indonésien des Affaires étrangères n’a pas souhaité faire de commentaire sur le sujet. La Pologne s’est de son côté proposée mardi de remplacer la Russie lors des prochaines réunions du G20.

Selon l’ambassadrice russe, « l’expulsion de la Russie de ce genre de forum n’aiderait évidemment pas à résoudre les problèmes économiques. Il serait au contraire difficile d’y parvenir sans la Russie ». Moscou salue « la position ferme » de l’Indonésie qui a répété que le G20 était un forum destiné à résoudre avant tout des questions économiques, a-t-elle noté. Plusieurs responsables en Indonésie ont indiqué que les réunions conserveraient leurs objectifs initiaux et que la question de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sera au maximum écartée du programme des discussions.

La Chine défend la Russie

Pékin a pris la défense de la Russie mercredi en la qualifiant de « membre important » du G20. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin, dont le pays n’a ni formellement condamné l’invasion de l’Ukraine, ni imposé de sanctions à Moscou, s’est d’ailleurs prononcé contre la mise à l’écart de la Russie. « Aucun membre n’a le droit de priver un autre pays de son statut de membre. Le G20 doit mettre en œuvre un véritable multilatéralisme, renforcer l’unité et la coopération », a déclaré Wang Wenbin.

Cette question de la marginalisation accrue de la Russie devrait être débattue lors des réunions entre Joe Biden et ses alliés européens en cette fin de semaine. Le président américain est attendu à Bruxelles où il prendra part, jeudi, aux sommets de l’Otan et du G7 et s’exprimera lors d’une réunion du Conseil européen. Répondant à la question de savoir si Joe Biden évoquerait cette question pendant sa tournée en Europe, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan, a jugé qu’il n’était pas possible de « faire comme si de rien n’était » au sein des institutions internationales.

Vers un boycott du G20 par les Occidentaux ?

Toute initiative des pays occidentaux visant à exclure la Russie se heurterait au droit de veto des autres membres du G20 – qui comprend notamment, outre la Chine et l’Indonésie, l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud -, l’unanimité étant requise en la matière. Faute de parvenir à isoler Moscou, les États-Unis et leurs alliés pourraient donc décider de boycotter les prochaines réunions du G20, ont fait savoir à Reuters des sources proches des discussions.

« Des discussions se sont tenues quant à savoir s’il est approprié que la Russie fasse partie du G20 », a déclaré une source haut placée au sein du G7. « Si la Russie en reste membre, l’organisation sera moins utile ».

Avec la rédaction

Challenges Radio

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