Centrafrique : divergences autour de la hausse du SMIG

Les Centrafricains seront légèrement mieux rémunérés dès le début de cette année, suite à la décision du gouvernement de procéder à la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti le (SMIG) qui passe de 18 850 à 29 000 FCFA. Cette augmentation de 35% en valeur absolue constitue la première revalorisation en trente ans. Dans la foulée, le Salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été également revalorisé, puisqu’il ne peut plus être inférieur à 1000 FCFA par jour.

Malgré une conjoncture économique difficile renforcée par la crise sanitaire liée au Covid-19, ces hausses ne satisfont que partiellement les syndicats qui auraient souhaité une revalorisation de 100%. D’après les organisations syndicales, l’inflation galopante et les différentes crises sociopolitiques que connait le pays ne peuvent permettre aux citoyens de vivre décemment de ces revenus.

La hausse du SMIG ne concerne pas les fonctionnaires et les agents de l’Etat, seulement des travailleurs du secteur privé. Les syndicats négocient actuellement une augmentation de 40% des salaires de la fonction publique, le gouvernement devant y apporter une réponse d’ici le second semestre 2022.

Avec le Covid-19 et le regain d’insécurité, on estime que la République centrafricaine pourrait perdre quatre ans de croissance du revenu par habitant, avec des estimations montrant que le PIB par habitant devrait rester au même niveau en 2023 qu’en 2019.

Selon la Banque africaine de développement (BAD), la croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel du pays devrait être de 3,3 % en 2021 et de 5,1 % en 2022. Un rebond de la croissance qui proviendrait de l’achèvement des projets énergétiques et de la reprise des activités agricoles et minières. L’inflation se maintiendrait à 2,7 % au cours des deux prochaines années, c’est-à-dire, en dessous de la norme de 3 % de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Par Achille MBOG PIBASSO

Challenges Radio

Read Previous

Interview exclusive avec Mohamed Ould Bouamatou, patron du groupe BSA

Read Next

République Démocratique du Congo: aventures bancaires abracadabrantes

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.