Energies: Après Madagascar, We Light électrifie les villages du Mali

WeLight, filiale du groupe panafricain Axian, de l’entreprise française Sagemcom et de la banque de développement norvégienne Norfund, vient d’annoncer son implantation au Mali avec l’installation de mini centrales solaires et des micro-réseaux associés dans cinq premiers villages. C’est la première fois que l’entreprise née en 2019 à Madagascar déploie ses services d’électrification rurale en dehors de la Grande Île.

Après trois ans de développement sur l’île rouge, WeLight réalise une première incursion en Afrique continentale. En effet, début 2022, WeLight a lancé ses opérations au Mali à travers l’électrification de cinq villages dans le sud Mali. Les solutions mini-réseau de WeLight reposent sur les énergies renouvelables. Elles rassemblent une centrale de production solaire et de stockage batterie installée à proximité du village, un réseau de distribution couvrant une large proportion des foyers du village concerné, mais aussi des connexions et des compteurs électriques prépayés installés dans chaque foyer, associés à un système de paiement mobile money.

« L’électrification des villages implique l’installation de cinq centrales solaires d’une capacité moyenne de 35kW chacune ainsi que des réseaux de distribution associés. Aujourd’hui, 500 foyers et entreprises profitent déjà de l’énergie que WeLight produit. Cela représente plus de 5 000 bénéficiaires qui ont accès à une électricité de qualité 24 heures sur 24, sept jours sur sept » explique Romain de Villeneuve, le directeur général de WeLight depuis 2020.

Cette initiative permet de couvrir les besoins énergétiques des villageois et des petites entreprises, avec du courant 220V ou 400V triphasé (allant jusqu’à 10kW). Parallèlement, WeLight procure gracieusement l’accès à l’électricité aux bâtiments publics (mairies, écoles, centre de santé…) ainsi que l’éclairage public dans l’ensemble du village.

Le Mali où le niveau d’électrification du pays reste singulièrement faible (il avoisine 41% sur le plan national et seulement 17% en zone rurale, ndr) constitue une première étape d’implantation sur le continent. « Le taux de couverture en électricité au Mali est encore insuffisant du fait d’un déficit d’infrastructures et d’une croissance démographique soutenue. Les Maliens ont vraiment besoin d’électricité, condition sine qua non du développement économique. WeLight souhaite répondre à ce besoin malgré la relative instabilité politique. C’est notre mission » se félicite Romain de Villeneuve.

Mali, une « destination-test » pour WeLight sur le continent

Les centrales installées par WeLight sont réparties dans les villages de Karan et Sirakorola situés dans la région de Koulikoro, Dougouolo et Bénéna dans la région de Ségou et Dabia dans la région de Kayes.

« Notre stratégie au Mali repose sur un premier test avec 5 à 10 villages afin d’acquérir une expérience sur ce marché singulier, de mieux comprendre les attentes spécifiques des familles et des entrepreneurs ruraux maliens, de consolider des relations avec les partenaires publics et enfin, d’identifier les possibilités de croissance dans un environnement sécuritaire et économique acceptable. Nous prévoyons de finaliser cette phase dans les prochains mois pour déployer une nouvelle phase de déploiement de nos solutions sur une trentaine de villages additionnels », explique le directeur général de l’entreprise panafricaine.

Au-delà de la seule fourniture d’électricité, WeLight accompagne le développement des activités productives et des commerces locaux, en mettant à disposition un écosystème complet : microfinance, formation des entrepreneurs, mise à disposition des équipements électriques spécifiques, électrification des bâtiments municipaux, éclairage public et accompagnement social.

Les villages qui bénéficient de ces installations ont fait l’objet d’une identification par des équipes de géomarketing avant la conduite d’enquêtes de terrain impliquant les autorités locales. Par ailleurs, des enquêtes individuelles sont également réalisées à travers un échantillon représentatif de ménages, de commerces et de bâtiments communautaires.

Enfin, une étape de « datamining » des données recueillies avec un tracé optimisé de la ligne électrique est réalisée. « Grâce à une approche développée en interne, nous analysons les données recueillies sur le terrain, nous catégorisons l’ensemble de la population et les rattachons à des profils de consommation énergétique prédéfinis afin de déterminer la capacité de la centrale », ajoute Romain de Villeneuve.

Déjà plus de 150 000 bénéficiaires de WeLight

Avec l’ambition d’atteindre 200 villages électrifiés à Madagascar et 50 villages au Mali d’ici à 2024, WeLight compte aujourd’hui 40 villages électrifiés en Afrique dont 35 à Madagascar et 5 au Mali. En chiffres, WeLight c’est 3,6 MWh de stockage, 720 kWp de capacité photovoltaïque, 2x60kW en hydroélectricité, mais aussi 65 km de ligne triphasée à basse tension et 5 km de ligne de tension 20kV.

A ce jour, les différents projets de WeLight impactent plus de 150 000 bénéficiaires dont 35 000 personnes qui profitent d’une électricité productive au quotidien, 150 entrepreneurs industriels et plus de 1 000 commerces connectés. « L’arrivée de l’électricité dans 40 villages a également permis à plus de 500 foyers d’élargir leurs activités économiques et de bénéficier de nouvelles sources de revenusNos services contribuent à faciliter la vie des femmes au quotidien, car ils améliorent la sécurité dans les villages grâce à l’éclairage nocturne, les conditions d’études des enfants sont facilitées, les conditions sanitaires améliorées. On compte plus de 500 femmes entrepreneures qui ont vu leurs activités se développer significativement », précise le directeur général de l’entreprise.

Au-delà du pan économique, en termes d’impacts sociaux et environnementaux, WeLight a permis à plus de 120 bâtiments communautaires d’être connectés dont 45 écoles publiques et 25 centres de santé, à 450 réfrigérateurs d’être alimentés, à 400 lampadaires d’éclairage public d’être connectés, tout en faisant une économie de 600 tonnes d’émission de CO2.

Après Madagascar et le Mali, WeLight pourrait bien à terme, s’intéresser à de nouvelles implantations sur le continent africain.

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