Le Congo Brazzaville fait appel au secteur privée pour sa transformation économique. Industries, agriculture, transports, tourisme, mines, … les secteurs prioritaires du Plan national de développement (PND) sont passés au peigne fin des experts lors du premier Forum sur le Partenariat public-privé (PPP) à Kintélé. Retour sur quelques temps forts.
D’ici 2026, le Congo se rêve en économie structurellement transformée où les secteurs publics et privés auront établi une coopération étroite résistant aux aléas conjoncturels, conformément au Plan national de développement (PND) lancé cette année. « La République du Congo est la première destination des investissements directs en Afrique centrale. […] Cela nous encourage à faire plus d’efforts pour attirer de nouveaux investisseurs », aime bien souligner Annick Mongo, directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements. Ces « nouveaux investisseurs », Brazzaville les veut en partenaires, surtout sur de gros projets structurants. C’est tout l’objet du Forum sur le Partenariat public-privé (PPP) dont la première édition s’est tenue les 30 et 31 mai au Centre international de conférence de Kintélé avec la participation des membres du gouvernement, des représentations diplomatiques et des acteurs du secteur privé de premier plan.
« Il nous appartient dès à présent de capitaliser toutes les connaissances et expertises sur le partenariat public-privé. Le gouvernement de notre pays ne ménagera aucun effort pour implémenter de manière efficiente le PPP dans notre écosystème économique », a déclaré Denis Christel Sassou Nguesso, ministre de la Coopération internationale et du Partenariat public-privé à la clôture des travaux.
Maître-mot: diversification, transformation structurelle
De manière concrète, les autorités congolaises articulent leur démarche vers le secteur privé national et étranger autour de six secteurs prioritaires du PND 2022-2026 à savoir l’agriculture, l’industrie, les zones économiques spéciales (ZES), le tourisme, l’économie numérique et la promotion immobilière. Ces derniers sont tous passés au peigne fin des experts. L’objectif étant de tracer les pistes d’une transformation structurelle de l’économie en vue de sa diversification, le Congo payant le prix depuis plusieurs années d’une économie essentiellement pétrolière.
Entre réalisations historiques et perspectives d’avenir, les défis du développement de ces secteurs sources de diversification ont été pointés par les experts, officiels et acteurs privés. En ce sens, les problématiques liés au manque d’infrastructures, à l’insuffisance du cadre législatif, la méticuleuse question de la formation reviennent, tant en matière de transports, que de développement minier, de production énergétique, d’économie forestière, de promotion touristique et de développement des industries notamment manufacturières.
Un projet de loi en gestation, pour renforcer le climat des affaires
En cela, le climat des affaires est central. Les chefs d’entreprises et investisseurs privés ont fait appel à l’Etat pour une amélioration du cadre réglementaire et de la lutte contre la corruption notamment. Le gouvernement y a répondu en annonçant -séance tenante- un projet de loi bientôt présenté au Parlement, en vue de renforcer le climat des affaires.
« Le secteur privé constitue un partenaire important dans la mise en œuvre des politiques publics dans la perspective de la transformation structurelle et de la création d’emploi… Ce qui justifie la place du partenariat public-privé comme maillon essentiel de la mobilisation des financements intérieurs et extérieurs nécessaires à la construction de notre pays », a déclaré le premier ministre Anatole Colinnet Makosso lors de son allocution d’ouverture. « Notre gouvernement, a-t-il poursuivi, a intériorisé cette réalité en faisant de la promotion du secteur privé l’un des axes de sa politique de développement économique et social. Les efforts visant à atteindre cet objectif sont fondés sur la volonté politique du gouvernement de mener des réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires dans notre pays ».
Arise mise 160 millions de dollars la ZES de Pointe-Noire
Les échanges ont également laissé place à du concret avec la signature d’un PPP avec Arise pour le développement des zones économiques spéciales de Pointe-Noire et à Ouesso (au Nord du pays). Ce développeur et opérateur d’écosystèmes industriels -actif au Gabon, au Togo et au Bénin- va investir près de 100 milliards de franc CFA, soit plus de 160 millions de dollars, pour la construction d’un port minéralier à Pointe-Noire et devrait dupliquer le projet à Ouesso.
Source Tribune