En exclusivité, et alors que les questions internationales sont au cœur de l’actualité, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes et ancienne porte parole du PS, actuellement élue de la ville de Montrouge et fondatrice du mouvement « l’avenir n’attend pas », nous dévoile pourquoi elle soutient Emmanuel Macron et pourquoi elle pense que le Président, s’il était reconduit, est le mieux placé pour proposer un nouveau partenariat de confiance entre le continent et la France. Entretien
Vous déclarez votre soutien à Emmanuel Macron à un moment critique de l’actualité internationale, pourquoi le faire à ce moment précis?
J’ai décidé d’annoncer mon soutien en ce moment où les tensions internationales s’aggravent parce que la France a besoin de stabilité pour les surmonter ; en deux mots : l’intérêt de la Nation française l’exige. Que ce soit en matière de gestion de la pandémie ou en ce qui concerne les efforts déployés pour faire face, sans agressivité mais avec fermeté à l’égard de Vladimir Poutine, aux graves conséquences de la guerre en Ukraine, le Président de la République est le plus qualifié pour présider notre pays. J’estime qu’Emmanuel Macron est le mieux placé aujourd’hui pour rassembler la France, il est celui qui incarne le mieux la République française, sa tradition démocratique, son rôle de fer de lance du progrès en Europe et dans le monde.
Justement, comment va la France en ce moment? Quel diagnostic faites-vous, en tant qu’élue locale, fondatrice du mouvement citoyen l’avenir n’attend pas et ancienne ministre ?
Nous avons traversé la pandémie, comme tous les autres pays du monde, avec anxiété, et pour beaucoup de proches des victimes du Covid, ce fut douloureux. Aujourd’hui, alors que plus de 80% de la population est vaccinée, le pays se redresse peu à peu. Les enfants ne portent plus de masques à l’école depuis le 14 mars dernier, les relations sociales et humaines vont redevenir normales, l’espoir renait. La conjoncture économique est assez porteuse, la croissance est en hausse. Selon une étude de l’OFCE, le pouvoir d’achat a augmenté de 0,9% par an depuis 2017 par personne, soit 300 euros de plus par an, ceci bénéficiant principalement aux classes moyennes. Néanmoins, l’inflation est de retour comme dans la plupart des pays du monde et la crise ukrainienne a eu un effet important sur l’augmentation de l’énergie. Nos services publics, santé, sécurité sociale, éducation, doivent être renforcés. Le président a indiqué dans son programme qu’il améliorerait l’efficacité du service public de l’emploi et de la formation professionnelle, essentiels pour continuer à faire diminuer le chômage et permettre à tous les citoyens de notre pays d’avoir un travail.
Vous dites qu’Emmanuel Macron est le mieux placé pour « ré-enchanter » le partenariat entre la France et l’Afrique, pourtant l’on constate des zones de crispation…
La France est très présente en Afrique, qui est notre partenaire historique, il y a une proximité évidente. Le président de la république a eu le courage de lever, avec l’Algérie en particulier, certains tabous, notamment sur la période coloniale. Au Maroc, la France est très présente et les liens d’amitiés sont anciens et étroits, y compris sur le plan économique : les entreprises françaises emploient, au Maroc, près de 120 000 personnes. Pour l’avenir, je pense que la relation entre la France et l’Afrique, et en particulier certains pays d’Afrique qui sont les plus proches de nous doit être réinventée. La relation de confiance mutuelle est à approfondir. Il faut stimuler les échanges, les diversifier aussi, sur les plans économiques, industriels, écologiques pour que les entreprises françaises puissent se développer et se déployer en bonne intelligence avec les pays d’accueil, dans le cadre d’un partenariat donnant-donnant.
Globalement, l’Afrique et les sociétés africaines changent, la France doit mieux prendre en compte ces changements notamment sur les questions de sécurité et de gouvernance. C’est en particulier dans un cadre européen que le Président Macron peut jouer un rôle moteur à cet égard.
Source TA