La Russie se dit prête à remplacer ses liens économiques avec l’Occident par la Chine

Privée d’un grand nombre de composants et de produits jusqu’ici importés, la Russie doit nouer de nouveaux liens pour assurer son approvisionnement, notamment technologique. Pour Moscou, les technologies d’information et de communication de la Chine sont « en rien inférieures » à celles de l’Occident. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dénonce aussi une « russophobie » croissante.

La crainte de l’Union européenne de voir les liens entre la Russie et la Chine se renforcer se concrétise. De plus en plus, Moscou prend ses distances avec le bloc occidental qui lui a imposé une série de sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine. De fait, en proie à une récession vertigineuse de son économie en raison des sanctions qui lui sont imposées – qui excluent toutefois pour l’instant la majeure partie des hydrocarbures importés de Russie – le Kremlin doit nouer de nouvelles alliances, à commencer par celle avec son voisin chinois.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a ainsi déclaré lundi que la Russie étudierait toute offre des Occidentaux pour rétablir leurs liens et déterminerait alors si cela est nécessaire, mais que la priorité du pays était de développer les relations avec la Chine.

« Maintenant que l’Occident a adopté une position ‘dictatoriale’, nos liens économiques avec la Chine vont croître encore plus rapidement », a déclaré Sergueï Lavrov, ajoutant que la Chine disposait de technologies d’information et de communication « en rien inférieures » à celles de l’Occident.

La Russie oeuvre pour remplacer les produits importés depuis les pays occidentaux et, à l’avenir, s’appuiera seulement sur des pays « fiables » n’étant pas redevables de l’Occident, a-t-il déclaré.

« Nous devons arrêter d’être dépendants d’une quelconque manière des livraisons de quoi que ce soit en provenance de l’Occident afin de garantir le développement de secteurs primordiaux pour la sécurité, l’économie de la sphère sociale de notre patrie », a-t-il dit.

L’économie russe pourrait plonger entre -5% et -10% en 2022, selon différents scénarios.

« S’ils (les Occidentaux) veulent proposer quelque chose pour reprendre les relations, alors nous étudierons avec sérieux si c’est quelque chose dont nous avons besoin ou non », a dit le chef de la diplomatie russe, d’après des propos publiés sur le site de son ministère.

Au cours d’une séance de questions-réponses lors d’un événement à Moscou, Sergueï Lavrov a reproché aux pays occidentaux d’avoir adopté une « russophobie » depuis le début de l’offensive en Ukraine, le 24 février, que la Russie présente comme une « opération militaire spéciale » mais que Kyiv et ses alliés dénoncent comme une invasion.

Des négociations de paix au point mort

Sur le plan militaire, la Russie continue aussi d’avancer ses pions. L’administration mise en place par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson va demander d’y installer une base militaire, a rapporté l’agence de presse RIA, citant un représentant local.

Dans le même temps, au Forum de Davos, Volodimir Zelensky a déclaré lundi que Vladimir Poutine était le seul représentant de la Russie qu’il était disposé à rencontrer et avec pour seul thème de discussion l’arrêt de la guerre en Ukraine.

S’adressant par liaison vidéo au Forum économique, le président ukrainien a aussi déclaré que l’organisation de pourparlers entre son pays et la Russie devenait de plus en plus difficile en raison de l’attitude des Russes vis-à-vis des civils dans les territoires d’Ukraine qu’ils occupent.

(Avec AFP et Reuters)

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