La Tunisie est le premier pays du Maghreb et le sixième en Afrique à fabriquer son propre satellite, après notamment l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Ghana, selon le site spécialisé Space in Africa.
Challenge One, destiné à l’Internet des objets (l’écosystème des objets connectés), a été construit par une équipe du groupe de télécommunications tunisien TelNet, dont la plupart des ingénieurs, formés localement, ont entre 25 et 30 ans. « C’est une fierté d’avoir participé à ce projet. Travailler dans le secteur aéronautique ou aérospatial est un rêve », a déclaré Khalil Chiha, 27 ans, formé à l’école nationale d’électronique de Sfax.
La fusée a décollé lundi matin de Baïkonour, au Kazakhstan, suivie en direct depuis Tunis par le président Kaïs Saïed, qui a rejoint ingénieurs et journalistes au siège de TelNet. «Notre richesse réelle est la jeunesse qui peut faire face aux obstacles », a déclaré M. Saïed, soulignant que la Tunisie, empêtrée dans une crise sociale et politique, ne manquait pas de ressources mais de «volonté nationale». «Nous sommes fiers de notre jeunesse » et des cerveaux tunisiens «de par le monde», a-t-il souligné.
Challenge One, qui doit disposer d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km, tente de répondre au besoin croissant de connexion satellitaire pour les objets, car moins de 20% de la surface du globe est couverte par le réseau internet terrestre. Telnet souhaite lancer d’ici trois ans, en partenariat avec d’autres pays africains, une constellation de plus de vingt satellites pour exploiter commercialement cette technologie.
La rédaction avec AFP