Le Mexique qui disposerait d’importantes réserves dans l’État de Sonora (nord) a décidé d’interdire aux entreprises privées l’exploitation de nouveaux gisements de lithium. Ce métal stratégique est crucial pour la transition écologique, notamment dans l’industrie automobile. La demande, qui pourrait progresser de plus de 400% d’ici à 2050 entraîne une flambée des prix. Le métal est passé d’environ 36.000 dollars la tonne en février à environ 60.773 dollars début mars.
La guerre des métaux critiques fait rage tant ils sont essentiels à la transition écologique et à la haute technologie. Dernier épisode en date, le Mexique a annoncé hier vouloir interdire à toutes nouvelles entreprises privées l’exploitation de ses mines de lithium, une ressource « nationalisée » qui se trouve en masse sur ce territoire d’Amérique centrale et qui fait désormais partie intégrante du « patrimoine » du pays. C’est le sens de la réforme de la loi minière adoptée ce lundi 18 avril 2022 par les députés de la majorité du président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador.
« Je viens de signer un projet de réforme de la loi sur le secteur minier pour que le lithium reste entre les mains de la nation […] Le lithium, que convoitent les multinationales et les gouvernements de pays étrangers, ils ne l’auront pas », avait dit le président avant le vote au parlement.
Le Mexique disposerait d’importantes réserves dans l’État de Sonora (nord), avait rapporté en 2019 le site spécialisé Mining Technology. Les projets sont pour l’instant en phase exploratoire. Les gouvernements antérieurs avaient accordé huit concessions, qui resteront en vigueur.
Approuvée par 298 voix sur 500 députés au total, la loi doit être encore votée au Sénat, où le parti au pouvoir Morena dispose également de la majorité. Transmise la veille à la Chambre, la loi a été adoptée en une journée de débat, après le rejet dimanche d’une réforme de la Constitution visant à renforcer le rôle de l’Etat sur le marché de l’électricité.
Une demande mondiale de lithium qui explose
Le lithium est devenu un métal critique dont la demande et les prix s’envolent déjà. En 11 mois, du 26 février 2021 au 3 février 2022, le prix moyen mondial du lithium a flambé de 303.3 %, passant de 9.100 dollars la tonne à 36.700 dollars, selon l’index Benchmark Mineral Intelligence. Et début mars, il s’était encore envolé à 60.773 dollars.
Et d’ici à 2030, la demande va être quasiment multipliée par 4 en raison notamment des besoins pour la production de batteries pour les véhicules électriques, indiquait Philippe Varin lors d’une audition mercredi au Sénat. Enfin, selon les experts d’Eurométaux, l’association européenne qui regroupe à ce jour 61 entreprises du secteur, les besoins en lithium (pour les batteries qui équipent les véhicules électriques) vont devoir augmenter de 488% d’ici à 2050.
Une ressource cruciale pour l’industrie automobile
Le principal débouché du lithium est en effet à plus de 70% les batteries lithium-ion batteries, et dans une moindre mesure les céramiques, le verre et les graisses. Selon le dernier rapport de l’USGS de l’administration européenne, l’exploitation minière mondiale a atteint 82.000 tonnes, en 2020, concentrée entre l’Australie (40.000 tonnes), le Chili (18.000 tonnes) et la Chine (14.000 tonnes).
Approuvée par 298 voix sur 500 députés au total, la loi doit être encore votée au Sénat, où le parti au pouvoir Morena dispose également de la majorité. Transmise la veille à la Chambre, la loi a été adoptée en une journée de débat, après le rejet dimanche d’une réforme de la Constitution visant à renforcer le rôle de l’Etat sur le marché de l’électricité.
Une demande mondiale de lithium qui explose
Le lithium est devenu un métal critique dont la demande et les prix s’envolent déjà. En 11 mois, du 26 février 2021 au 3 février 2022, le prix moyen mondial du lithium a flambé de 303.3 %, passant de 9.100 dollars la tonne à 36.700 dollars, selon l’index Benchmark Mineral Intelligence. Et début mars, il s’était encore envolé à 60.773 dollars.
Et d’ici à 2030, la demande va être quasiment multipliée par 4 en raison notamment des besoins pour la production de batteries pour les véhicules électriques, indiquait Philippe Varin lors d’une audition mercredi au Sénat. Enfin, selon les experts d’Eurométaux, l’association européenne qui regroupe à ce jour 61 entreprises du secteur, les besoins en lithium (pour les batteries qui équipent les véhicules électriques) vont devoir augmenter de 488% d’ici à 2050.
Une ressource cruciale pour l’industrie automobile
Le principal débouché du lithium est en effet à plus de 70% les batteries lithium-ion batteries, et dans une moindre mesure les céramiques, le verre et les graisses. Selon le dernier rapport de l’USGS de l’administration européenne, l’exploitation minière mondiale a atteint 82.000 tonnes, en 2020, concentrée entre l’Australie (40.000 tonnes), le Chili (18.000 tonnes) et la Chine (14.000 tonnes).
Quant aux réserves, 21 millions de tonnes ont été identifiées au niveau mondial dont 9,2 millions de tonnes au Chili, 4,7 millions de tonnes en Australie, et 1,9 million de tonnes en Argentine.
Selon l’AIE, le lithium pourrait connaître un goulet d’étranglement dans la production de produits chimiques, car de nombreux petits producteurs sont financièrement limités après des années de prix déprimés.
Cette production de produits chimiques au lithium est fortement concentrée dans un petit nombre de régions, la Chine représentant 60 % de la production mondiale (plus de 80% pour l’hydroxyde de lithium). Comme pour le cuivre, les mines d’Amérique du Sud et d’Australie sont exposées à des niveaux élevés de stress climatique et hydrique.
Des projets partout dans le monde
Au regard de la demande, de nombreux projets voient le jour partout dans le monde. Au Chili, l’entreprise BYD, basée à Shenzen, a remporté un appel d’offres en janvier dernier sur un gisement de lithium pour un montant de 61 millions d’euros. La compagnie chilienne Servicios y Operaciones Mineras del Norte S.A s’est également vu attribuer un lot pour 60 millions. Chacun d’entre eux est riche de 80.000 tonnes de ce métal stratégique.
En Argentine, Eramet construit une usine dans ce désert des hauts plateaux andins, à plus de 3.800 mètres d’altitude. Opérée en partenariat avec le premier producteur mondial d’acier inoxydable, elle vise à alimenter 15% des besoins européens en lithium.
Toutefois, des projets européens tentent également de voir le jour. Mais l’acceptation par la société civile n’est pas toujours facile. Ainsi, en Serbie, Belgrade a stoppé le projet d’exploitation d’une mine de lithium exploité par Rio Tinto sous la pression des écologistes et de la population.
Un projet dans l’Allier ?
Des prospections se déroulent également en France. Durant la pandémie, la perturbation des chaînes d’approvisionnement a fait prendre conscience au gouvernement français de la nécessité de réduire la dépendance du pays (et de l’Europe) aux importations de métaux stratégiques, un marché dominé en particulier par la Chine. Il fixe un objectif de 20% de l’offre européenne de lithium, de nickel, de cobalt d’ici 2030 pour permettre aux filières batteries pour véhicules électriques et aimants intelligents pour les éoliennes off shore de développer la production localement. A ce titre, la France étudie plusieurs projets d’exploitation de mines de lithium sur son territoire.
Le groupe minier Imerys s’est en effet vu accordé par le gouvernement en 2021 une première prolongation jusqu’au 23 mai 2025 du permis exclusif de recherches de mines de lithium, étain, tantale, niobium, tungstène et béryllium dans le cadre du « Permis de Beauvoir », dans l’Allier.
« Nous avons un projet en phase exploratoire minière et technique et, en 2022, nous avons l’intention de travailler sur le projet pour voir s’il peut avoir un sens économique et environnemental », a expliqué Sébastien Rouge, le directeur financier du groupe lors de la présentation des résultats 2021, cité par l’AFP, tout en précisant : « mais il n’y aura pas d’activité commerciale du lithium en 2022, nous devrons d’abord valider scientifiquement la présence et la quantité de lithium dans le gisement de kaolin. »
Source la TA