La Russie est l’un des principaux producteurs de platine et de palladium mais dépend fortement de la demande du Royaume-Uni pour leur exportation. Le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a déclaré qu’avec cette 3e salve de sanctions commerciales ce sont plus de 4 milliards de livres de marchandises, à l’importation comme à l’exportation, que son pays aura sanctionné depuis le 24 février.
Alors que les Vingt-Sept peinent à s’accorder sur un 6e train de sanctions à infliger à la Russie afin de tenter de stopper l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement britannique a décidé dimanche d’une nouvelle salve de sanctions commerciales à l’encontre de la Russie et de son allié le Bélarus.
Le Royaume-Uni va ainsi augmenter de 35% les droits de douane sur les importations, notamment de platine et de palladium, en provenance de Russie et de Biélorussie pour un total de 1,7 milliard de livres (2,10 milliards de dollars) d’échanges commerciaux, dans le but de tarir le financement de l’armée d’invasion russe.
« Cet important paquet de sanctions infligera encore plus de dommages à la machine de guerre russe », a déclaré la ministre du Commerce international, Anne-Marie Trevelyan, dans un communiqué.
Pour la transition, les besoins en platine et palladium vont décupler
Le palladium est un métal essentiel dans l’industrie automobile pour la fabrication des pots catalytiques. Le platine, lui, a pris une importance grandissante en tant que produit de substitution au palladium, et donc par son rôle dans la transition énergétique. Non seulement, il est indispensable au processus de fabrication de l’hydrogène, mais encore il est crucial pour les véhicules à hydrogène et notamment ceux qui fonctionnent avec une pile à combustible: pour fabriquer celle-ci, il faudra de 5 à 10 fois plus de platine que pour une voiture thermique classique.
Côté exportations, les interdictions britanniques visent des biens destinés aux secteurs manufacturier et de machinerie lourde en Russie, tels que les produits chimiques, les plastiques, le caoutchouc et les machines, pour une valeur totale de 250 millions de livres (310 millions de dollars).
La Russie fortement dépendante du Royaume-Uni pour ces exportations
« La Russie est l’un des principaux pays producteurs de platine et de palladium et dépend fortement du Royaume-Uni pour exporter » ces produits, a souligné le gouvernement.
Annoncées peu après un entretien lors du G7 avec Volodymyr Zelenski, le président de l’Ukraine, en présence de notamment Boris Johnson et Joe Biden, ces sanctions portent sur 1,7 milliard de livres de biens en valeur (environ 2 milliards d’euros), a précisé l’exécutif, portant au global à plus de 4 milliards de livres la valeur des biens visés par des sanctions commerciales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.
Le ministre britannique des finances, Rishi Sunak, a déclaré que ces sanctions vont causer « des dommages importants à l’effort de guerre de Poutine ».
Lors de précédentes vagues de sanctions, le Royaume-Uni a aussi sanctionné depuis l’invasion plus de 1.000 individus et plus de 100 entreprises.
(avec AFP et Reuters)