Quatre-vingt chefs d’État et de gouvernement étaient attendus à Bruxelles, les 17 et 18 février à l’occasion du 6e sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE). Mario Draghi (Italie), Ali Bongo (Gabon), Olaf Sholtz (Allemagne), Victor Orban (Hongrie), Muhammadu Buhari (Nigéria) et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) figuraient parmi les têtes d’affiche qui se sont réunies pour élaborer « une vision commune pour 2030 ».
Pourtant Félix Tshisekedi, le président de la République du Congo (RDC) et président sortant de l’UA (attendu de pied ferme par quelques manifestants devant le Conseil de l’Europe), Faure Gnassingbé, le président du Togo, tout comme les présidents burkinabé et malien, principaux acteurs d’un Sahel dans la tourmente, manquaient à l’appel.
S’expliquant sur « les chaises vides » du Mali et du Burkina Faso en particulier, le nouveau président de l’UA, Macky Sall, a rappelé les règles selon lesquelles « chaque fois qu’il y a un coup d’État ou une interruption inconstitutionnelle du pouvoir, le pays –est- immédiatement suspendu de toutes les instances de l’UA ». Cette déclaration n’est pas sans faire écho à l’invitation du président tchadien en dépit d’une constitutionnalité contestée de son arrivée au pouvoir, aux niveaux national et régional.
« Si nous ne prenons pas nos responsabilités, qu’est-ce qu’il va se passer ? (…) Tous les pays pourront être déstabilisés par les gens qui ont des armes », a déclaré Macky Sall, précisant que le travail avec les autorités de transition se poursuivait « dans l’ombre, au quotidien, pour rapprocher les positions ».
La question malienne s’invite à Bruxelles
« Comment la seule armée malienne peut-elle assurer aujourd’hui la défense de son territoire ? », s’est interrogé le nouveau président de l’UA qui n’a pas masqué par ailleurs son inquiétude concernant l’avenir de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) « qui n’a ni le matériel pour faire la guerre, ni le mandat ».
Quelques heures avant l’ouverture du sommet, le président Emmanuel Macron annonçait le retrait de Barkhane et de Takuba du Mali, à l’issue d’un mini-sommet parisien qui avait acté le redéploiement des forces françaises au Niger. Ce retrait du Mali était donc au cœur de toutes les conversations.
Prenant « acte de la décision unilatérale (…) des autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali », le gouvernement malien exhorta quelques heures plus tard, « les autorités françaises à retirer sans délai les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes » dans un communiqué prononcé à la télévision nationale par le porte parole de l’Union Africaine.
Source rédaction