Afrique-Europe : A Bruxelles, ce qui va changer

Quarante chefs d’Etat africains se réuniront avec leurs homologues européens les 17 et 18 février afin de donner un nouveau visage aux relations entre les deux continents, notamment sur les questions de sécurité, de santé et d’investissements.

Sécurité, santé et stabilité sont les trois défis communs auxquels l’Europe et l’Afrique veulent s’attaquer pour « changer la donne » de leurs relations lors du 6e sommet Union européenne-Union africaine jeudi et vendredi à Bruxelles. Quarante des cinq-quatre dirigeants membres de l’UA devraient retrouver leurs homologues de l’UE pour définir ce nouveau partenariat.

« Un partenariat postule l’échange et le partage », ont souligné le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, et le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, dans une tribune conjointe. Les discussions se dérouleront au sein de sept tables rondes pour « éviter la litanie des discours lors d’une longue plénière sans résultats » et des « échanges animés » sont attendus, ont expliqué les organisateurs du sommet, rapportés par l’AFP. Emmanuel Macron en a fait un moment fort de la présidence française du Conseil de l’UE. « Nous voulons un sommet qui change la donne », insiste-t-on à Paris.

Mais l’Europe ne pourra pas aider une Afrique où l’instabilité et l’insécurité règnent, met en garde le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Coups d’Etat, conflits, terrorisme, trafics d’êtres humains, piraterie gangrènent le continent et ont un impact sur l’Europe, souligne-t-il.

L’Union africaine a suspendu le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Soudan du Sud après des coups d’Etat. Leurs nouveaux dirigeants ne participeront pas au sommet de Bruxelles qui se terminera vendredi à la mi-journée avec une déclaration commune sur la nouvelle relation.

Retrait des forces françaises du Mali

Une annonce de l’Elysée est attendue sur le retrait du Mali des forces françaises de Barkhane, l’opération antijihadiste au Sahel, et du groupement européen de forces spéciales Takuba, initié par Paris en 2020. Un repositionnement dans un autre pays africain est étudié.

L’instabilité du continent africain est alimentée par « les nouveaux acteurs » chinois et russes « dont les méthodes et les agendas sont très différents des nôtres », constate Josep Borrell.

Les agissements dans plusieurs pays africains des mercenaires du groupe privé Wagner, dirigé par des hommes proches du Kremlin –ce que Moscou dément–, « sont un exemple des efforts de déstabilisation de la Russie dans des régions qui sont importantes pour l’UE », souligne un responsable européen rapporté par l’AFP.

« L’Afrique est courtisée et elle a le choix de ses partenaires », fait-on valoir à Bruxelles. Le partenariat proposé par l’UE se veut « innovant » et « respectueux » des pays africains.

Mais il n’est « pas question d’évacuer les sujets de respect de l’Etat de droit et des droits humains, car ils sont le fondement de nos relations avec l’Afrique », rappellent les institutions de l’UE.

150 milliards d’euros d’investissements sur sept ans

La lutte contre la pandémie est une autre priorité. « Ce sommet offre une opportunité unique de prendre des mesures concrètes qui rapprochent l’Afrique de l’autosuffisance pour lutter contre le Covid-19 », estime Edwin Ikhuoria, un responsable de l’ONG ONE.

« Ni l’Afrique ni l’Europe ne peuvent dépendre d’acteurs extérieurs pour des productions aussi vitales », affirme Josep Borrell. L’UE devrait soutenir des centres de production de vaccins au Sénégal, au Rwanda, au Ghana et en Afrique du Sud.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté la semaine dernière à Dakar une stratégie globale d’investissements dotée de 150 milliards d’euros sur sept ans pour l’Afrique.

Hier, à la veille du sommet Afrique-Europe, les pays sahéliens et voisins ainsi que les partenaires internationaux, se sont réunis à Paris pour échanger sur la situation au Sahel. Dans une déclaration commune, les chefs d’Etat ont affirmé notamment rester déterminés à soutenir le Mali et sa population dans leurs efforts pour obtenir une paix durable et la stabilité, ainsi que pour combattre les menaces terroristes au Sahel.

La rédaction

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