Akinwumi Adesina: «Président de la BAD n’est pas un emploi mais plutôt une mission»

Dia El Haj Ibrahima, envoyé spécial aux assemblées générales de la Banque Africaine de Développement à Accra.


L’Afrique ne connaîtra pas de crise  alimentaire et pourra même  devenir la solution alimentaire du monde,  déclare Akinwumi Adesina, le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), en marge d’un petit déjeuner offert aux journalistes africains et internationaux invités pour couvrir les assemblées annuelles de la banque en présence du ministre ghanéen des finances, des vices présidents et directeurs régionaux de la BAD.

Visionnaire, le président Adessina compte relever le defi pour offrir aux générations africaines l’espoir de se nourrir à partir de l’Afrique. Ce continent qui détient 65% des terres arables disponibles doit promouvoir l’agriculteur et compter sur lui même  pour se nourrir et nourrir le reste  monde. Ancien ministre de l’agriculture du Nigeria, pays le plus peuplé du continent Africain,  le Président de la BAD veut dupliquer le plan d’urgence alimentaire qu’il  a eu à élaborer en 2012, réussissant à épargner  le Nigeria de la famine qui était à deux pas.

La productivité agricole passe par la recherche scientifique pour sélectionner les meilleurs produits adaptés aux conditions climatiques de l’Afrique permettant par la suite de booster les rendements des agriculteurs  africains, la mise en place des schémas de financement performants, la formation et l’assistance des agriculteurs dans les technologies nouvelles pour bien optimiser les pratiques agricoles longtemps restées  classiques.

La question du changement climatique et de transition énergétique revenait très souvent dans les échanges entre le président de la BAD et les participants. Sur tous les projets énergétiques  financés par la BAD en Afrique, 85% étaient d’ordre énergie renouvelable. C’est pour dire que la BAD accorde une place importante aux énergies propres et qu’elle est le premier militant et protecteur de la biodiversité en Afrique. Adessina signale que  lors de la dernière COP, les Etats occidentaux ont promis une enveloppe de 100 milliards de US dollars pour soutenir et encourager  la réduction du CO2 dans le monde. Selon lui, la vraie promesse est seulement celle honorée. Une façon de rappeler aux grandes puissances d’être beaucoup plus pragmatiques dans leur promesse et pratique.

Désignée meilleure institution financière au niveau mondial dans un contexte de post crise pandémique, la banque africaine de développement ambitionne d’être le premier partenaire pour le développement socio-économique et l’intégration africaine à travers des projets d’infrastructures routières ou électrique de taille. Le fonds Africain de Développement lancé il y a quelques  années par le groupe fut aussi désigné  meilleure institution de financement concessionnel en 2021. La structure essentielle aux pays africains vient de lever 3 milliards de US dollars à travers l’emprunt obligatoire social (ESG), une première dans le monde saluée par les associés et membres de la BAD.

Adessina déclare être fier du travail et des résultats obtenus sous sont mandat et remercie toute l’équipe de la BAD. Le rendez-vous de Accra qui ouvrira ses portes officiellement demain permettra de discuter de l’avenir alimentaire de l’Afrique face à la crise mondiale et de répondre immédiatement aux problèmes alimentaires que risque de traverser l’Afrique. La  BAD dispose aujourd’hui d’une enveloppe de 1.5 milliard de US destinée à soutenir entre autres de nouveaux projets agricoles structurants en Afrique avec une assistance technique et technologique de pointe pour améliorer la production agricole et répondre aux besoins grandissants des populations.

Source Financial

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