L’ex-ministre des Affaires étrangères d’Alassane Ouattara, Marcel Amon Tanoh qui avait rejoint l’opposition après sa démission du gouvernement, a appelé lundi à surseoir à la mise en place du Conseil National de Transition (CNT) envisagée par la plateforme de l’opposition.
« Je déplore la création du CNT qui n’a aucun fondement légal et ravive les tensions et les risques d’affrontement. Je souhaiterais néanmoins, qu’en signe d’apaisement, les personnes incarcérées soient libérées », a indiqué l’ex-directeur de cabinet d’Alassane Ouattara.
Une nouvelle inattendue car l’ancien ministre avait, dans une déclaration au stade Félix Houphouët Boigny, invité le président Alassane Ouattara à « libérer la Côte d’Ivoire ». Martelant qu’il était prêt pour ce combat, même s’il faillait y sacrifier sa vie. Une sortie musclée qui avait provoqué le courroux de la notabilité de sa région (Aboisso). Est-ce la raison de ce revirement ? Une chose est sûre, Marcel Amon Tanoh a envoyé un message fort aux acteurs du CNT, invitant les uns et les autres à la sagesse et la modération dans les paroles.
Après le silence d’Henry Konan Bédié, l’arrestation de Pascal Affi Nguessan et la fuite de Mabri Toikeusse actuellement recherché, le CNT se retrouve en réalité sans un leader, nonobstant les appels de Guillaume Soro, lui-même en exil. Considéré, selon l’Etat de Côte d’Ivoire, comme un instrument d’insurrection, l’organe est en train d’être vidé de sa substance juridique. Et la déclaration de Marcel Amon Tanoh ne vient-elle pas enfoncer le clou de sa disparition ?
Par Yssouf Kamgaté