Evacué en France le 18 février, le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko s’est éteint mercredi 10 mars en Allemagne à l’âge de 56 ans, des suites d’un cancer. En Côte d’Ivoire, l’émotion reste vive.
« Le Premier Ministre Hamed Bakayoko a servi la Côte d’Ivoire avec dévouement et abnégation. C’était un grand homme d’Etat, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire ». C’est en ces termes que le président Alassane Ouattara a rendu hommage au Chef du gouvernement ivoirien.
Notre pays est en deuil.
J’ai l’immense douleur de vous annoncer le décès du Premier Ministre, Hamed Bakayoko, Chef du Gouvernement, Ministre de La Défense, ce mercredi 10 mars 2021, en Allemagne, des suites d’un cancer.Hamed Bakayoko est décédé à l’âge de 56 ans ce mercredi 10 mars en Allemagne des suites d’un cancer. Il y a été transféré le 6 mars, après avoir été évacué le 18 février en France au départ d’Abidjan.
Ce départ soudain suscite une vive émotion en Côte d’Ivoire qui perd un deuxième Premier ministre en l’espace de huit mois.
Nommé Premier ministre par intérim le …mars face à l’aggravation de l’état de santé d’Hamed Bakayoko, Patrick Achi salue la mémoire d’ « un grand serviteur de la Côte d’Ivoire ».
Mon Frère @HamedBakayoko1, notre douleur est immense, notre peine absolue.
Nos prières les plus sincères t’accompagnent vers le Seigneur. Qu’elles apportent aux tiens le réconfort qu’ils méritent.
Tu fus un grand serviteur de la Côte d’Ivoire.
À jamais, tu seras dans nos cœurs.— Patrick Achi (@ACHIPatrick4) March 10, 2021
Guillaume Soro, ancien Premier ministre, a salué la mémoire de son « ami et frère ».
Je me souviens comme si c’était hier! Nos premiers pas dans un gouvernement! L’innocence et la crédulité que la vie (notre vie ) serait comme le courant d’une eau pure et tranquille. pic.twitter.com/N2fuSpUdf4
— Guillaume K. Soro (@SOROKGUILLAUME) March 11, 2021
Bruno Koné, ministre de la Construction, du logement et de l’Urbanisme, regrette le départ d’Hamed Bakayoko qui intervient, dit-il, « au moment où tout devenait possible ».
Mon cœur saigne tant la douleur est forte. Tu pars au moment où tout devenait possible…, cruel destin. Repose en paix… Pensées émues pour Yolande, pour les enfants, pour ton »père », le PR @AOuattara_PRCI, pour @dominiqueouat, dont j’imagine la grande peine. Courage à tous ! pic.twitter.com/KhakogMt1S
— Bruno Nabagné Koné (@Bruno_N_Kone) March 10, 2021
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD) dont le siège est à Abidjan, a également exprimé sa tristesse face au départ du Chef du gouvernement ivoirien.
Je suis très attristé par le décès du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, S.E Hamed Bakayoko. Que Dieu vous réconforte Monsieur le Président en ce moment tragique, et que Dieu réconforte sa famille, le gouvernement et le peuple de Côte d’Ivoire. Que son âme repose en paix.
— Akinwumi A. Adesina (@akin_adesina)
Homme du peuple à l’ascension fulgurante
Né le 8 mars 1965 à Abidjan dans la quartier populaire d’Adjamé, Hamed Bakayoko était bien ce qu’on pourrait qualifier d’ « homme du peuple ». Malgré son ascension sociale, il ne s’éloignera vraiment jamais des quartiers populaires, puisqu’il était jusqu’à sa disparition, maire d’Abobo.
Journaliste de profession, il fonde son premier journal à l’âge de 25 ans, lequel lui ouvrira progressivement les portes d’une ascension politique. Lors de la création de Radio Nostalgie au début des années 90, le poste de président directeur général lui est confié. Quelques années plus tard, il prendra les rênes de l’entité au niveau africain. Passionné de culture, il sera l’ami des artistes populaires du continent et militera pour que la culture occupe une place importante dans les affaires de la nation, notamment en Côte d’Ivoire.
Membre du premier cercle d’Alassane Ouattara qui l’appelle affectueusement « [s]on fils », Hamed Bakayoko a été plusieurs fois ministres. Il signe son entrée au gouvernement en avril 2011. D’abord ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, il devient ministre de la Défense en juillet 2017. Un poste qu’il cumulait avec celui de Premier ministre depuis le décès d’Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020.
La rédaction